Julien Denormandie appelle à modifier la méthodologie du Nutriscore

26 octobre 2021 - Laure Hänggi 
Suite aux demandes de la part d’AOP fromagères de se retirer du Nutriscore, le ministre de l’Agriculture a appelé à revoir la méthodologie du système de notation, afin qu’il ne pénalise pas les produits des filières concernées. Il a néanmoins rappelé, le 21 octobre, l’intérêt de l’étiquette, et insisté sur le fait que l’abandonner ne serait pas une solution.

Lors de la 37ème édition du congrès de l’Association nationale des élus de la montagne (Anem) le 21 octobre, le ministre de l’Agriculture a rappelé l’importance du Nutriscore, notamment en raison de la demande forte des consommateurs pour cette information. L’occasion, pour lui, de réagir aux réclamations des représentants d’AOP fromagères, dont certaines, comme l’AOP Roquefort, demandent un retrait du système de notation. Pour Julien Denormandie, bannir l’étiquette ne serait pas « la solution ». Cependant, il a appelé à revoir la méthodologie, afin qu’« elle-même ne vienne pas à mal noter nos fromages et nos AOP ». Il a notamment insisté sur l’importance du Nutriscore d’être « fait au niveau européen pour être assuré qu’il n’y a pas de compétition entre les différents produits contre les produits français ».

90 % des fromages ne dépassent pas le D

« Avec cette histoire de Nutri-Score, il y a un péril mortel pour nous », a affirmé au congrès de l’Anem Annie Genevard, députée du Doubs, à propos de l’utilisation de l’étiquette sur les fromages de la filière Comté.

Adopté pour l’instant dans quatre pays de l’Union Européenne, le Nutri-score est un système d’étiquetage qui, depuis 2016, note les produits en fonction de leur qualité nutritionnelle. Alors que les notes peuvent aller de A à E et suivent un code couleur de vert à rouge, 90 % des fromages ne dépassent pas le D, et les filières craignent une baisse de la consommation liée à cette mauvaise note. Elles dénoncent notamment le fait que le score ne tienne pas compte du savoir-faire et du processus de fabrication, et qu’il ne différencie pas, par exemple, les produits ultra-transformés et les produits de terroir, issus d’un cahier des charges exigeant, comme celui des AOP. Ce dernier devrait, par ailleurs, le devenir davantage, suite à la volonté des AOP fromagères d’y intégrer une notion de durabilité pour 2030.

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