La campagne de FNE renvoie chacun dans ses positions

17 février 2011 - La rédaction 

Devant une association écologiste aux propositions d’habitude constructives qui tombe dans un affichage malhabile et racoleur et une filière agricole qui ne trouve de réponse que dans un recours en justice perdu d’avance, le débat sur l’agriculture durable régresse. La campagne de communication de France Nature Environnement, lancée du 15 au 21 février à Paris, notamment dans les stations de métro Odéon, Montparnasse et Saint-Lazare, fait parler d’elle, c’est un fait. Conçue pour réactiver le Grenelle de l’environnement, dans un contexte de négociations qui s’engagent sur la prochaine Pac, et en prenant le contre-pied des déclarations de Nicolas Sarkozy sur le Salon de l’Agriculture 2010, « L’environnement ça commence à bien faire », cette campagne pourrait bien passer totalement à côté de ses objectifs. Il suffit pour s’en convaincre de voir la virulence des réactions qu’elle suscite. Dommage.

Un climat de crispation
Bruno Le Maire, le 16 février : une campagne « scandaleuse et inacceptable ». « Quand j’entends une association de défense de l’environnement, aux propos d’ordinaire plutôt raisonnables, reprendre le vieux refrain agriculteur = pollueur, en employant des images fortes pour choquer et scandaliser, je suis partagé entre la consternation et la colère. » Une indignation présente aussi chez les professionnels du secteur agricole. Deux interprofessions avaient engagé une action en justice contre FNE, rejetée le 14 février.

Le Conseil régional de Bretagne a décidé, le 16 février, d’assigner France Nature Environnement devant le tribunal de grande instance de Paris, pour atteinte à son image. Dans cette campagne, la Bretagne « première région agricole de France » est présentée « comme source de pollution et de mise en danger de le vie d’autrui ».

Nathalie Kosciusko-Morizet : « Je défends le droit d’expression des associations environnementales ». FNE affirme ses inquiétudes sur « un certain modèle agricole avec des visuels un peu chocs ». Des visuels qu’il « ne faut pas prendre au pied de la lettre ».

Les réactions n’opposent pas toujours professionnels de l’agriculture et écologistes : en témoigne l’indignation de l’association Eaux et rivières de Bretagne, pourtant membre de France Nature Environnement (voir notre article du 15 février).

Ultime réaction, celle de l’association environnementaliste Générations futures (ex MDRGF) qui condamne la prise de position de Bruno Le Maire, l’accusant de « victimiser le monde agricole », plutôt que « d’accepter cette réalité et [de l’aider] à changer ». Générations futures dénonce au passage, dans la droite ligne de nombre d’associations environnementalistes, le grignotage du Grenelle de l’environnement.

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