La chimie verte ouvre de belles perspectives pour l’agriculture et les consommateurs

3 mars 2006 - La rédaction 
L’agriculture a un rôle crucial à tenir dans le développement des nouvelles énergies et en chimie. Pour les chercheurs de l’Institut national de la recherche agronomique, l’essentiel est d’anticiper les répercussions agronomiques et environnementales avant de faire les bons choix industriels et de ne pas mettre en péril les filières alimentaires et papetières. Un débat organisé le 28 février 2006 par l’Inra sur le Salon de l’agriculture

Pour le député européen Stéphane Le Foll “il faut remettre l’enjeu de la chimie verte dans une grande proposition au niveau européen afin de donner plus de lisibilité aux agriculteurs et non pas segmenter les productions tout en accumulant les contraintes”. Réflexion qu’il a livrée lors du colloque sur la chimie verte organisé le 28 février 2006 par l’Inra.

De leur côté, les chercheurs de l’Institut de la recherche agronomique fondent de bons espoirs pour l’exploitation de la plante entière à des fins industrielles : création des biocarburants de seconde génération à partir de la lignine (1), développement de produits biodégradables de substitution (tensioactifs, bioplastiques, colles). L’essentiel étant d’anticiper les problèmes agronomiques avant de faire les choix industriels.

Pour Jean-Claude Sourie, économiste, directeur de l’unité économie publique à l’Inra Versailles-Grignon, le développement de filières à vocation énergétique dépend de la capacité des acteurs économiques à mobiliser les ressources et à régulariser l’offre. L’Etat doit se placer en arbitre pour optimiser les effets environnementaux positifs de l’agriculture : la lutte contre l’effet de serre avec l’utilisation de la masse végétale (biomasse (2)) par exemple tout en évitant les impacts négatifs comme une trop forte mobilisation des ressources en paille.

Claude Roy, coordinateur interministériel pour la valorisation de la biomasse, a toutefois souligné que “le développement des bioénergies ne pourra se faire aux dépends de l’industrie du papier et des filières alimentaires.” Le tout étant à intégrer dans une logique de développement durable en partenariat avec la sylviculture.

(1) La lignine est un groupe de composés chimiques appartenant aux composés phénoliques. On la trouve principalement dans les parois pecto-cellulosiques de certaines cellules végétales.
(2) En écologie, la biomasse est la masse totale (quantité de matière) de toutes les espèces vivantes présentes en un milieu naturel donné.

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