Manger bio, une pratique bénéfique pour les oiseaux ? C’est en tout qu’à ce qu’a démontré une étude publiée en mars dans la revue Environmental Pollution. Pour obtenir des résultats, les chercheurs du Centre d’études biologiques de Chizé et du laboratoire Biogéosciences ont utilisé une
procédure expérimentale dans laquelle « des perdrix grises ont été nourries avec des céréales issues de l’agriculture biologique ou conventionnelle pendant 26 semaines, imitant ainsi strictement les oiseaux sauvages en quête de nourriture dans les champs », précise l’étude. Pour justifier leur recherche, les auteurs de l’étude avancent que, si « l’intensification de l’agriculture est maintenant reconnue comme un facteur majeur régissant la perte de biodiversité », le sujet des « effets à long terme d’une exposition chronique à de faibles doses de pesticides » a moins été étudié.
Des résultats en dix semaines
Selon l’étude, des résultats sont observables en moins de 10 semaines. Le comportement, l’immunologie, la reproduction, la physiologie des animaux consommant des aliments issus de l’agriculture conventionnelle se dégradent. Des signes de stress physiologique induisant une charge parasitaire intestinale plus élevée ont ainsi, par exemple, été observés. Les chercheurs ont aussi constaté que la corpulence des femelles nourries avec du grain conventionnel augmentait.
Pas de surmortalité observée
« Nous montrons pour la première fois que l’ingestion de faibles doses de pesticides sur une longue période a des conséquences à long terme sur plusieurs voies physiologiques majeures », indiquent les chercheurs, qui soulignent néanmoins qu’aucune différence de mortalité n’a néanmoins été observée. Les scientifiques plaident néanmoins pour que ces effets de long terme soit intégrés dans l’évaluation des risques liés aux pesticides.