Le nombre de vaches laitières de la ferme dite « des 1000 vaches », à Ducrat dans la Somme, dépasse le plafond de 500 têtes autorisées par arrêté préfectoral. Après la parution sur le site de Reporterre d’un article faisant état de 700 vaches laitières sur la ferme, la préfète Nicole Klein « a demandé à la direction départementale de protection des populations (DDPP) de faire un contrôle d’opportunité dans les meilleurs délais dans la ferme de Ducrat », a expliqué la préfecture.
Pas une faute administrative selon le directeur d’exploitation
Entre le 10 avril et le début du mois de juin, « le cheptel est effectivement passé de 500 à 794 laitières, mais nous contestons avoir commis une faute administrative », a affirmé Michel Welter, le directeur d’exploitation. Si celui-ci admet en effet avoir « anticipé » la réponse à sa demande d’extension à 880 laitières déposée le 7 janvier, il affirme que la réglementation des regroupements de vaches en cas de cessation d’activité d’un autre éleveur lui permet de dépasser le seuil de 500. « L’occasion s’est simplement présentée de récupérer un troupeau de 300 têtes, élevées dans les mêmes conditions que les nôtres » a-t-il déclaré. « Ce seuil de 500 n’avait été fixé que parce qu’à l’époque les capacités d’épandage des déchets et résidus de l’exploitation et du méthaniseur prévus étaient insuffisantes. Ce n’est plus le cas ».
Le ministre de l’agriculture demande une enquête publique
La Confédération paysanne a de son côté appelé Stéphane le Foll à fermer l’élevage. Dans un communiqué, le ministre rappelle que toute augmentation doit être soumise à enquête publique préalable et la préfecture a assuré que cette enquête serait mise en œuvre dans les semaines à venir. Le ministère affirme dans son communiqué que si le seuil de 500 vaches est actuellement dépassé, cela « constitue clairement une infraction », et il assure que « des sanctions seront prises à l’issue du contrôle si l’infraction est confirmée ». « La recherche de la rentabilité économique ne peut s’affranchir du respect des règles environnementales et du bien-être animal», conclut le ministre.