Au centre Inrae Occitanie – Toulouse, une équipe de chercheurs de l’unité agroécologie, innovations, territoires (AGIR) a mené une étude, à l’issue du premier confinement de 2020, sur l’impact de la pandémie de la Covid-19 sur les exploitations laitières en bio. Selon ces travaux, publiés le 3 février dans la revue Agricultural Systems, ces fermes laitières biologiques ont fait preuve d’une « bonne résilience » face à la crise sanitaire .
Plus précisément, « sur les 86 exploitations ayant répondu à l’enquête, 38 n’ont signalé aucun impact, 43 ont subi des impacts mineurs liés au revenu agricole et très peu ont été affectés par les problèmes de main d’œuvre disponibles », précise l’étude.
Autonomie alimentaire
La plupart des fermes interrogées étaient des exploitations plutôt familiales de moins de cent hectares et cent vaches. « La grande majorité de ces fermes étaient autonomes pour l’alimentation du bétail et dépendaient principalement des prairies », expliquent les chercheurs. « 38% des fermes de l’enquête en ligne ne cultivaient pas du tout de maïs fourrager, alors que pour 59% de ces fermes, le maïs représentait moins de 5% de la superficie agricole utilisée », poursuit l’étude.
A l’issue du premier confinement, aucun éleveur n’a signalé de pénuries d’approvisionnement en aliments pour le bétail.
Effort collectif
Pour les auteurs de l’étude, la résilience de ces exploitations a notamment été permise par « l’autonomie des fermes et l’autorégulation par le collectif ». La filière s’est également concentrée sur la production de produits de base comme le lait, la crème, le beurre ou du yaourt nature.
« En s’adaptant aux impacts de la crise, les éleveurs et les acteurs des filières ont continué à produire de manière responsable, conformément aux normes biologiques, et ont fourni aux consommateurs une quantité suffisante de produits laitiers, sans dégrader leurs revenus et leurs conditions de travail », conclue l’enquête.
Après cette première étude, les chercheurs de l’Inrae Occitanie – Toulouse poursuivent désormais leurs travaux, afin d’étudier sur le long terme, les impacts de cette crise.