La France s’opposera à la proposition de la Commission Européenne de renouveler l’autorisation du glyphosate pour dix ans. C’est ce qu’a annoncé Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, le 29 août 2017 lors d’une visite en Bretagne. Raison invoquée : les incertitudes sur la dangerosité de la molécule. Avec ce positionnement de la France, le débat risque d’être houleux au sein des instances européennes. La décision définitive doit être prise d’ici à la fin de l’année.
Des réactions mitigées
Avec cette annonce, Nicolas Hulot divise. Les associations anti-glyphosate comme Générations futures se félicitent de cette décision. La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) et le syndicat agricole Jeunes Agriculteurs (JA), de leur côté, s’inquiètent. Ils expliquent que le glyphosate est indispensable au bon fonctionnement de l’agro-écologie, de l’agroforesterie et de l’agriculture de conservation, car il permet de moins travailler les sols et donc de limiter leur érosion. Le labour, par exemple, était moins utilisé pour lutter contre les mauvaises herbes depuis l’apparition du glyphosate. Cette décision freinerait donc les avancées de la France en matière de stockage de carbone dans les sols. La FNSEA souhaite que l’autorisation du glyphosate soit renouvelée, pour une « utilisation raisonnable », tant que des alternatives n’auront pas été trouvées.