La France peut combler son déficit en protéines végétales

2 février 2012 - La rédaction 

Le potentiel des plantes riches en protéines n'est pas suffisamment exploité en France. Or, l'ensemble du territoire est concerné par les enjeux économiques et agro-environnementaux de ces plantes, ont soutenu la Fédération française des producteurs d'oléo-protéagineux et l'Association des producteurs de lin le 25 janvier 2012 au palais Bourbon. Les deux associations de producteurs ont présenté un Manifeste de soutien. Elles y dénoncent une PAC qui a « gravement hypothéqué l'avenir des plantes riches en protéines », bien qu'elle soit largement déficitaire et plus précisément le découplage total des aides, dès 2012, pour des cultures qui « ne peuvent être mises sur un pied d'égalité avec les grandes cultures traditionnelles ».

Un puissant enjeu environnemental

Pourtant, les plantes riches en protéines présentent des spécificités intéressantes : elles captent l'azote atmosphérique, sont plus résistantes face aux ravageurs. Leur introduction permet une diversification des assolements, et rallonge la période de rotation, rompant ainsi les cycles des maladies. Autant de critères qui les rendent sobres en fertilisants et en produits phytosanitaires. Certaines Mesures agro-environnementales territorialisées (MAET) imposent la mise en place de cultures intermédiaires pièges à nitrates (Cipan), comme la luzerne, pour filtrer l'eau de manière naturelle. Le lin, oléo-protéagineux et luzerne participent également à la biodiversité.

Une nécessité économique

Largement déficitaire en protéines végétales, la france dépend de ses importations à hauteur de 50%. Pourtant, les marchés sont porteurs, les débouchés « prometteurs, innovants et dynamiques » indique André Barlier, directeur marché, études et prospectives à France Agrimer. Atout indirect : les protéines nationales limitent les importations de sojas, éventuellement OGM, parfois gagnés sur des forêts. Enfin, leur production s'inscrit dans des démarches de filières agro-industrielles ancrées sur le territoire.

En plus d'un soutien de la Pac, une autre solution a été suggérée : rémunérer les services environnementaux rendus par ces productions, en mesurant la qualité de l'eau et les émissions de CO2. Seul le paramètre biodiversité semble plus difficile à quantifier.

Crédit photo: Campagnes et environnement
Pierre Cuypers, le président de l'Interprofession des plantes riches en protéines. La tenue de ce colloque au Palais Bourbon illustre la “volonté de proximité avec les décideurs”.

 

Laisser un commentaire

Recevoir la newsletter

Restez informé en vous abonnant gratuitement à la newsletter