« La petite méthanisation, pour des agriculteurs autonomes »

5 janvier 2015 - La rédaction 

La méthanisation est un des leviers de l'agriculture pour jouer son rôle dans la transition énergétique. Olivier Rebaud, fondateur de l'entreprise d'installation de petites unités de méthanisation Bio4Gas Express répond aux questions de Campagnes et environnement.

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C&E : Pourquoi proposer aux agriculteurs des petites unités de méthanisation ?
Olivier Rebaud :
Bio4Gas Express est né du constat qu'aucune solution n'était offerte aux porteurs de projet désireux d'installer une unité de méthanisation à l'échelle de la ferme, en autonomie. Il y avait une réelle demande de la part des agriculteurs de pouvoir continuer à exercer leur métier, sans avoir à dédier quelqu'un à temps plein sur la gestion de cette installation. A partir d'une technique simplifiée brevetée par des chercheurs australiens, Bio4Gas Express est capable d'offrir à ces agriculteurs une solution de valorisation des effluents sans grande modification de la conduite quotidienne de l'exploitation. Le deuxième atout que nous mettons en avant est la méthanisation comme solution de stockage des effluents pour la mise aux normes de la 5e Directive nitrate concernant la durée des stockages. Au lieu de consommer quelques dizaines de milliers d'euros pour installer de nouvelles fosses, les agriculteurs investissent quelques centaines de milliers d'euros dans un projet subventionné à 20 %, qui diversifie l'exploitation et s'autofinance en 7 ou 8 ans.

C&E : Quels sont les débouchés des produits issus de la méthanisation ?
O.R. :
Le processus de méthanisation permet de valoriser trois produits. D'une part, le digestat issu de la dégradation des déchets organiques de l'exploitation est de meilleure qualité agronomique que l'effluent après stockage, permettant ainsi une réduction d'utilisation d'engrais. De plus, il est liquide, plus facile à récupérer et à épandre que le fumier mou. D'autre part, le biogaz extrait de ce processus permet de produire de l'électricité, vendue au réseau EDF, et de la chaleur. Cette chaleur peut être utilisée pour chauffer des bâtiments d'élevage, des gîtes pour l'agrotourisme ou encore pour sécher du foin ou des plaquettes de bois par exemple.

C&E : Quels sont les freins à l'installation d'un tel ouvrage?
O.R. :
Les agriculteurs sont de plus en plus convaincus de l'intérêt de cette nouvelle technologie, mais c'est la lourdeur des démarches administratives qui parfois finit par les démotiver. On aurait pu penser qu'avec la loi sur la transition énergétique, la mise en place de ces projets serait facilitée, mais les résultats tardent à se faire ressentir. On peine à installer une trentaine de méthaniseurs par an alors qu'il en faudrait 500 pour atteindre l'objectif des 1 500 d'ici 2018.

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