La Plateforme glyphosate France, qui réunit sept entreprises(1) commercialisant en France des herbicides à base de glyphosate, a tenu le 17 mai, via deux de ses représentants, à faire le point sur la substance active. « Le glyphosate, utilisé depuis plus de 40 ans, est la substance la plus étudiée au monde, rappelle Yann Fichet, directeur des affaires institutionnelles pour Monsanto France. Le dossier de ré-approbation de la molécule compte 343 nouvelles études soumises depuis 2002 et l'analyse de 348 publications. Les agences de sécurité sanitaire française, l'Anses, et européenne, l'Efsa, ont conclu que le classement de la molécule en cancérigène probable n'était pas justifié. »
Emilien Guillot-Vignot, portfolio manager France chez FMC France, et Yann Fichet, directeur des affaires institutionnelles pour Monsanto France, ont, le 17 mai, fait le point sur la substance active, au nom de la Plateforme glyphosate France.
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Le CIRC se fonde sur le danger
La classification du CIRC, le Centre international de recherche sur le cancer créé par l'OMS, ne constitue pas une évaluation du risque. Elle repose uniquement sur la notion de danger, sans prise en compte de l'exposition. « Ainsi, le CIRC a classé le glyphosate comme cancérogène probable au même titre qu'elle l'a fait pour la viande rouge, le maté, la friture des aliments… », reprend Yann Fichet. Et de préciser que le groupe de travail OMS/FAO sur les résidus de pesticides, réuni à Genève du 9 au 13 mai, a conclu que le glyphosate est peu susceptible de présenter un risque cancérogène pour l'homme par l'alimentation. « Au sein même de l'OMS, les experts s'accordent donc sur l'absence de risque lorsque l'exposition est prise en compte. »
Une volonté de transparence
Les entreprises commercialisant en Europe des herbicides à base de glyphosate ont donné leur accord à la Commission européenne pour mettre à disposition toutes leurs études dans une salle de lecture. « Nous attendons le retour de la Commission pour savoir si notre proposition lui convient et connaître les éventuelles modalités d'une telle opération », note Yann Fichet.
Des produits évalués dans chaque pays
« L'autorisation de la molécule est donnée au niveau européen, mais celle des produits l'est au niveau des Etats membres », précise Emilien Guillot-Vignot, Portfolio manager France chez FMC France. Ainsi, chaque entreprise doit, au cours des trois mois suivant le renouvellement de l'autorisation de la substance active, faire évaluer leurs produits dans chaque pays pour obtenir une AMM, Autorisation de mise sur le marché. Cette évaluation prend en compte les co-formulants présents dans les produits.
La Plateforme glyphosate France s’étonne par ailleurs des dires de Marisol Touraine, ministre chargée de la Santé, sur France info le 18 mai matin. Selon elle, le glyphosate serait un perturbateur endocrinien. De nouvelles études seraient attendues en 2017 et d’ici là, la molécule ne sera pas autorisée en France, quelle que soit la décision européenne. « Cette déclaration de la ministre discrédite totalement l’expertise scientifique de l’Anses qui, dans un avis daté de février dernier, stipule qu’il est « peu probable que le glyphosate ait un effet potentiel sur la perturbation endocrinienne » », réagit la Plateforme glyphosate France.
(1) La Plateforme glyphosate France, qui réunit Adama, Arysta LifeScience, Dow AgroSciences, FMC, Monsanto, Nufarm et Syngenta, est la déclinaison française du groupe de travail européen sur le glyphosate. Ce groupe, d'une trentaine d'entreprises, a travaillé au renouvellement du glyphosate, via le dépôt d'un dossier réglementaire commun.