Source : Ceva, juillet 2009
l’origine des « marées vertes ». La mort d’un cheval et le malaise de son cavalier, en juillet, ont relancé la polémique sur la toxicité des amas d’algues sur les plages.
D’un côté, le ministère de l’Ecologie a confié à l’Ineris le 14 août l’étude des composés émis lors de la putréfaction des algues. De l’autre, la région Bretagne demande, dans une lettre au premier ministre, à devenir le coordinateur des actions visant à améliorer la qualité de l’eau sur son territoire.
Le monde agricole, qui contribue à l’apport de nitrates par les cours d’eau, a engagé des efforts sérieux, y compris sous la pression de la réglementation (directive nitrate européenne du 11 décembre 1991). Mais leurs effets tardent à se faire sentir.
L’agriculture bretonne montrée du doigt
En cause dans la prolifération des algues vertes : les apports de nitrates par les cours d’eau. Ruissellement, infiltration dans la nappe : 80 à 95 % des nitrates de l’eau seraient d’origine agricole. « En Bretagne, région d’élevage, les apports d’azote organique prévalent sur les apport minéraux, qui ont d’ailleurs diminué de 40 % ces 15 dernières années » souligne Laurence Planquette de l’Union des industries de la fertilisation, l’Unifa. « La profession a fait d’énormes efforts, mais leurs effets ne sont pas encore mesurables » explique Patrick Dion du Centre d’études et de valorisation des algues, le Ceva. La réglementation a incité à l’observation de l’équilibre de la fertilisation et à la réduction des apports azotés, au respect du calendrier d’épandage, à la résorption des effluents d’élevage, à l’installation de haies, bandes enherbées et couverts végétaux. Mais les nappes phréatiques continuent, elles, à relarguer des nitrates. Pourtant, explique Gérard Cottin de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, « actuellement, les pics de concentrations de nitrates, dans certaines zones, sont observés en été, et non plus en hiver. Ce qui indique que la pollution provient plus des nappes, encore chargées, que du ruissellement en période d’épandage. C’est un indicateur positif des efforts engagés par la profession. On est sur la bonne voie ».
Il faudra pourtant poursuivre les efforts. Pour Patrick Dion, il faut réduire au moins de moitié la quantité d’algues pour observer une diminution sensible des nuisances et des coûts occasionnés.
Mahaut Launay