La vitesse de travail, une réponse économique et environnementale

20 décembre 2005 - La rédaction 
Débit de chantier élevé, réduction du volume d’eau, maîtrise des doses… Autant de justifications pour augmenter la vitesse de traitement. Si le respect de l’environnement est une des causes de cette évolution, l’agriculteur s’adapte tout en gardant son objectif principal : abaisser les coûts. La pulvérisation n’échappe pas à la règle, et les solutions mécaniques se multiplient : tracteurs avec suspensions et appareils traînés mieux armés pour travailler plus vite, automoteurs plus rapides eux aussi, tracteur-porteur avec système de traitement embarqué, et bien sûr engin léger dédié à la pulvérisation à grande vitesse. D’où l’importance de bien étudier le choix du matériel.

Un bon rapport poids/puissance indispensable

Rouler vite dans un champ est assez simple la première fois, d’autant que les rampes ont plutôt tendance à mieux se comporter à grande vitesse. Reproduire ensuite régulièrement cette opération s’avère plus difficile, surtout si des ornières  se sont formées au premier passage. Travailler rapidement s’inscrit donc dans un système global, avec en premier lieu un sol stable et roulant. Lors du choix ou de l’adaptation de l’engin, il faut surtout prendre en compte le poids de l’ensemble et son rapport  avec la puissance. Pour une qualité optimale de pulvérisation, un équipement capable de démarrer vite, offrant de bonnes reprises, est indispensable. Il faut proscrire les machines poussives qui mettent plus de 150 m pour se lancer et assurer une bonne couverture du sol. D’autre part, le poids brut a aussi son importance car à grande vitesse, les reports de charge et les mouvements en virages sont amplifiés.

Fenêtres météo et réduction des doses

Sans intervenir sur le dosage des produits phytosanitaires, le fait de rouler deux fois plus vite lors de la pulvérisation permet de réduire le volume d’eau épandu à l’hectare. Deux options s’ouvrent alors, à adapter à chaque exploitation. En premier lieu, en conservant la même autonomie, la capacité de la cuve peut être réduite de moitié et le poids total dans la même proportion. Seconde option, le volume de cuve reste identique et l’autonomie s’en trouve doublée. Réduction des volumes ou augmentation du débit de chantier, sur le terrain ces deux critères sont souvent liés. L’accroissement du débit de chantier entraîne une parfaite exploitation des fenêtres météo… qui permettent des réductions de doses. “Si le sol et le matériel le permettent, rouler plus vite n’a pas d’influence sur la pulvérisation, confie Benoît Bon, consultant indépendant. Les essais que nous avons menés montrent que c’est surtout la direction du vent qui dicte le comportement des gouttelettes, et non la vitesse ni le sens de déplacement.” Pulvériser à grande allure ne révolutionne pas les pratiques, au moins pour ceux qui dépassent à peine les 20 km/h. Par contre, la barre des 30 km/h s’apparente plus à du pilotage, au volant comme au niveau technique.

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