La viticulture des Côtes de Thongue pour la biodiversité

Au cours de l’année 2010, le syndicat des Côtes de Thongue a mis en place des séances de sensibilisation et de formation pour initier les vignerons et les acteurs locaux (techniciens des espaces verts, élus, associations…) aux pratiques favorables au maintien de la biodiversité en passant par la reconnaissance faunistique et floristique, la lutte contre les plantes envahissantes,… et enfin l’évaluation du potentiel de diversité biologique sur son exploitation viticole. Des conseils sont alors apportés pour mettre en œuvre les bonnes pratiques de conduite de la vigne et d’entretien des abords et des friches.

Des vignerons motivés
Depuis 2008, le syndicat des Côtes de Thongue mène la réflexion pour améliorer la mutation paysagère sur son territoire. Un groupe d’étudiants de Supagro a dans un premier temps effectué une enquête de terrain sur les pratiques culturales et l’entretien des abords de parcelles. Les vignerons se montrant très motivés pour travailler sur cette thématique, un diagnostic (financé par les Conseils général et régional) a été entrepris par le Conservatoire des espaces naturels du Languedoc Roussillon en 2009. Cette étude, dont l’approche paysagère et scientifique a été réalisée par relevés cartographiques, photos aériennes et inventaires scientifiques, a permis de définir les grands enjeux de la biodiversité, les espèces remarquables présentes et d’identifier les 9 unités paysagères du territoire.

« Développer les partenariats territoriaux »
Pour 2011, le plan d’aménagement devra permettre la reconquête paysagère et le renforcement de la biodiversité. Toutefois, cela nécessitera de trouver des financements. « Pour y parvenir, précise Cécile Fierdepied directrice du Syndicat des Côtes de Thongue, nous avons essayé de mettre en place une MAE (mesure agri-environnementale) mais notre territoire n’étant pas entièrement en zone Natura 2000, notre secteur n’est pas éligible. Nous venons de déposer un dossier de candidature de Pôle d’excellence rurale. Celui-ci projette notamment, sur une période de 5 ans (2011-20015), la valorisation et la gestion environnementale grâce à l’acquisition foncière, la création d’aires de lavages d’engins agricoles et le traitement des eaux usées, la mise en place d’une équipe polyvalente de gestion des espaces naturels et ruraux sous la forme d’une Société coopérative d’intérêt collectif ou encore la création de lieux vitrine de la biodiversité pour l’accueil. Selon Cécile Fierdepied, «le pôle d’excellence rurale permet de développer les partenariats territoriaux, les concertations avec les différents acteurs. Certes nous abordons l’approche environnementale qui nous est chère mais aussi les dimensions sociales et économiques. Nous devrions savoir début 2011 si notre dossier est accepté ». Toujours est-il que la dynamique en faveur de la biodiversité est enclenchée. Une démarche qui nécessiterait d’être encouragée… sans modération !