L’acceptabilité sociale de l’élevage conditionne son avenir

21 janvier 2016 - La rédaction 
Les controverses liées à l'élevage sont nombreuses. Interrogée sur ce thème à l'occasion d'un colloque organisé par le SYRPA* début janvier, Elsa Delanoue, doctorante au CNRS*, revient sur ces débats et prône le dialogue entre les parties prenantes.

« De façon générale, les associations de la société civile n'acceptent pas l'élevage intensif », souligne Elsa Delanoue. L'élevage fait l'objet de remises en cause, notamment sur le plan environnemental, du fait de son impact sur le climat, les terres et la qualité de l'eau. La  préoccupation montante actuellement, et notamment chez les jeunes, concerne la condition animale ».

Pour la doctorante, quatre visions différentes de l'élevage de demain se dégagent selon les points de vue des associations et des acteurs des filières :
Les abolitionnistes souhaitent l'arrêt de l'élevage et de la consommation de produits animaux. Ils montrent une compassion pour les animaux d'élevage, faisant parfois preuve d'anthropomorphisme.
– Les alternatifs souhaitent la disparition des systèmes d'élevage intensifs, jugés incompatibles avec le respect de l'environnement, du bien-être animal et de la sécurité sanitaire. Ils prônent également une diminution de la consommation de viande et de sa production.
Les optimisateurs, majoritaires parmi les acteurs des filières et des associations non abolitionnistes, souhaitent une amélioration continue de la production standard, le développement de l'agro-écologie et une diversité des systèmes de production.
Les compétiteurs, que l'on retrouve parmi les acteurs des filières, estiment que face à la concurrence européenne et internationale, l'élevage intensif doit se développer, se restructurer et gagner en compétitivité.

« Dans tous les cas, seul le dialogue entre la profession et les associations permettra de mieux se connaître, se respecter et comprendre les attentes de chacun », insiste Elsa Delanoue. On assiste aujourd'hui à une ébauche de dialogue entre les éleveurs et la société, mais il nécessiterait d'être amplifié et généralisé à toutes les filières d'élevage.

* SYRPA : Association des communicants du monde agricole
CNRS : Centre national de la recherche scientifique

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