L’Ademe fait le point sur les bioénergies et les bioproduits

14 octobre 2010 - La rédaction 

L’Ademe (Agence de l’environnement et de maîtrise de l’énergie) a organisé son deuxième colloque « bioénergies et bioproduits – réalités et ambitions », réunissant près de 160 entrepreneurs, représentants des collectivités, administrations et associations les 5 et 6 octobre à Paris. Et puisqu’il était largement question de « bios », le colloque a permis de clarifier

Attention à ne pas confondre
bio produits et produits bios ! Le colloque de l’Ademe aura permis de faire le point.

une première chose : ne pas confondre les produits bios et les bioproduits ! Ce colloque était bien dédié aux seconds : des produits composés de matières végétales ou animales, biocarburants en tête, en opposition aux produits d’origine pétrolière et non aux productions issues de l’agriculture biologique.

Les échanges entre les acteurs de la filière ont montré une volonté commune de s’affranchir des produits pétroliers, compte tenu de leur raréfaction et de leur impact environnemental. Différentes alternatives énergétiques ou non ont été présentées telles que le Fonds Chaleur de l’Ademe. Depuis 2008, il aide à la mise en place de moyens de production de chaleur à partir de sources renouvelables. Les premiers projets seront en fonctionnement très prochainement, comme dans la ville de Morez (Haut-Jura) qui a développé une chaufferie fonctionnant au bois énergie qui couvrira notamment le chauffage de logements sociaux. Pour répondre au fort engouement des industriels et collectivités pour ce fonds chaleur, un nouvel appel à projet est ouvert jusqu’au 1er février 2011.

Le recours aux biocarburants toujours en discussion

Pour atteindre l’objectif du Grenelle de 10 % d’énergie renouvelable dans les transports d’ici à 2020, l’utilisation des biocarburants est incontournable. Pourtant, ils ne font pas l’unanimité. Le rapport de l’Ademe sur leur analyse du cycle de vie (ACV) ne prend pas en compte le changement d’occupation des sols. Cette donnée manquante induit un biais dans la comparaison de leur impact environnemental par rapport aux carburants fossiles, a rappelé Bruno Gagnepain, ingénieur bioressources à l’Ademe. De plus, Lionel Vilain de France Nature Environnement souligne la difficulté d’appliquer une valeur moyenne (émission de GES et consommation énergétique) tant « la situation locale des pratiques agricoles selon les années et d’une parcelle à l’autre est complexe ». Ce à quoi un membre de l’assemblée viendra souligner qu’il en est de même pour le pétrole, dont l’origine et le mode d’extraction sont très variables.
Le WWF a, pour sa part, mis en avant la difficulté de connaître l’origine des matières premières et les problèmes de gouvernance associés, notamment dans les pays produisant le palme et la canne à sucre. « Seul 30 % du bois utilisé a une origine tracé », a illustré Jean-Stéphane Devisse, directeur des programmes de l’association.

Les inconnues sont encore nombreuses

Un grand nombre d’informations sont encore indisponibles ou non connues concernant le développement des bioproduits. Par exemple, les industriels ne disposent pas de données sur l’ACV des plastiques végétaux, empêchant toutes comparaisons avec des produits en plastique issu du pétrole.

Pour rendre plus visibles les efforts menés dans ce domaine et valoriser les produits respectueux de l’environnement, l’Ademe travaille actuellement sur un étiquetage destiné à tous les produits. L’objectif : évaluer le produit ainsi que l’emballage selon trois indicateurs environnementaux issus d’une ACV simplifiée. L’expérimentation nationale est projetée pour juillet 2011.

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