L’agriculture agit déjà pour préserver l’environnement

14 septembre 2007 - La rédaction 

Pesticides : baisse des utilisations, des doses, processus d’homologation plus strict

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Dix ans dans les labos et 200 M€ pour mettre au point une molécule phytosanitaire.

Pour homologuer une molécule, dix ans de recherche sont nécessaires, 200 M€ d’investissement, plus de 400 études. En 1960, 80 % des études étaient consacrées à l’efficacité de la molécule et 20 % à sa toxicologie, aujourd’hui les chiffres sont de 10 % pour l’efficacité, 40 % pour ses impacts sur l’environnement et 50 % pour la toxicologie.
En 2004, 489 molécules sont disponibles contre 800 en 1990 : les plus toxiques pour l’environnement et l’utilisateur ont été retirées du marché. En 2006, 71 000 t ont été utilisées par les agriculteurs, soit 40 % de moins qu’en 1999.
Leur utilisation reste très encadrée. La réglementation se durcit : l’étiquetage devient plus rigoureux et les contrôles se multiplient à l’usage, au stockage et au niveau des résidus dans l’alimentation.
Diffusion rapide des outils de diagnostic pour éviter les traitements systématiques en ajustant les doses et en ne traitant que si besoin.
Les produits phytosanitaires restent utiles lorsque les agriculteurs sont dans une impasse. Ils garantissent aussi un rendement stable et une production de qualité, en luttant contre les maladies ou les champignons. La présence de mycotoxines, par exemple, rendrait la récolte de blé impropre à la consommation.

Engrais : moins d’unités, plus précis

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Analyse de sol en groupe en Bretagne.

La pratique de l’analyse de sol s’est stabilisée alors que 41 % des surfaces sont maintenant diagnostiquées avec des outils pour détecter les besoins des plantes (création années quatre-vingt-dix).

Les apports d’azote sont fractionnés en deux à trois passages. Développement progressif de la télédétection satellitaire pour ajuster les apports…

De 1990 à 2006 la fertilisation à l’hectare a diminué de 33 %.

Conduite des cultures de plus en plus technique
Une étude conduite par TLB auprès de 8 000 exploitants en 2006 indique que 70 % d’entre eux déclarent se préoccuper de l’environnement dans leurs pratiques et faire de réels efforts. La Pac, avec la conditionnalité des aides, oblige les producteurs à respecter un minimum de pratiques : bandes enherbées, local phytos…
L’encadrement technique se professionnalise : on compte davantage de techniciens environnement au sein des chambres d’agriculture, des instituts techniques, des distributeurs. Les préconisations font l’objet d’une réglementation en cours d’évolution pour plus de traçabilité et de responsabilisation du conseil.
L’agriculture intégrée” apparaît comme le standard de demain : cette approche vise à réduire l’utilisation des intrants sans pour autant s’en détourner, si besoin. Le but est aussi de valoriser au mieux les ressources naturelles de l’exploitation. Elle repose sur une mixité culture-élevage, sur la rotation, sur un travail du sol simplifié, sur la préservation des zones non cultivées… Cette agriculture se veut autonome, économe et respectueuse de l’environnement.
Fin 2006, les agriculteurs bio étaient 11 640 et produisaient plus de 552 800 ha, soit 2 % de la SAU nationale. Depuis 2001, la progression est de 2,5 % par an. Une filière qui doit monter en puissance.
Le référentiel “Agriculture raisonnée” existe depuis avril 2002. 2 300 exploitations sont qualifiées… Un nombre insuffisant. Les 10 000 exploitations du réseau Civam dont certaines sont conduites en agriculture biologique s’attachent à agir concrètement pour préserver l’environnement. Ces exploitations ont reçu le soutien du WWF.

Gestion des déchets : le recyclage, une priorité
Adivalor, la filière nationale de collecte des bidons vides, des produits phytosanitaires non utilisables ou périmés a été créée en 2001. En 2006, le taux de collecte s’élevait à 55 % du gisement estimé. Il existe aussi des filières de collecte et de recyclage pour les pneus, les bigs-bags, les bâches plastiques, les ficelles, les huiles, les déchets vétérinaires, les déchets horticoles…
Protéger les sols : un impératif
La lutte contre l’érosion se mène au niveau des bassins-versants (aménagements hydrauliques pour freiner l’eau, favoriser la sédimentation, enfouir les résidus, couvrir les sols en hiver…).
Alternance des cultures (aides rotationnelles).
La moitié des surfaces recevant une culture d’hiver est travaillée en semis simplifié.
L’agriculture de conservation qui vise à respecter les sols avec des pratiques simplifiées et une couverture permanente des parcelles fait de plus en plus d’adeptes.


Eau: des avancées
Volumes stables

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<div class=Contrôle des besoins en irrigation.

L’agriculture prélève plus de la moitié de l’eau consommée en France, pour trois quarts dans les eaux superficielles. 6,9 % de la surface agricole sont irrigués. Depuis 1992, les volumes prélevés sont stables malgré une augmentation de la production de 6,6 %, grâce à une meilleure efficacité en termes de pratiques, d’outils, de contrôles mais aussi de gestion de l’assolement et d’arrivée progressive de variétés moins gourmandes en eau, de stockage de l’eau de pluie et de création de retenues collinaires. Autant de voies à poursuivre.

Qualité sous surveillance /></span></span><br />
Concernant la qualité de l’eau, sont mis en place des talus, des haies, des zones tampons, des bandes enherbées, etc. en bordures de cours d’eau et sont implantées des cultures sur sol nu à l’automne, nommées Cipan (Cultures intermédiaires pièges à nitrates).<br />
Les normes européennes sont plus draconiennes : pas plus de 0,1 µg/l d’eau pour chaque produit phytosanitaire. Pas plus de 0,5 µg/l au total. Des produits phytos, souvent retrouvés dans les eaux, ont été interdits: alaclore, atrazine, simazine…<br />
Obligation de gérer les effluents phytosanitaires (huit procédés reconnus comme efficaces à ce jour).<span class=
Stabilisation des concentrations de nitrates dans les eaux superficielles. Depuis 1999, 42 bassins-versants suivis: pas d’augmentation. La concentration en phosphate diminue : en 1990, 40 % des points de mesure possédaient une qualité d’eau jugée “bonne à très bonne” contre 70 % en 2003.
En élevage, obligation est faite de mettre aux normes les bâtiments d’élevage : fosse pour récupérer les déjections animales, plan d’épandage (il ne faut pas dépasser 170 kg d’azote par hectare)…


Favoriser la biodiversité
Mise en place de 600 ha de jachère apicole.
Réseau Natura 2000 pour préserver les habitats naturels : il s’étend aujourd’hui sur 9,6 % des terres agricoles françaises, soit 2,78 millions d’ha.
Les collaborations entre agriculture et protection des espaces et des espèces naturels se développent autour de la biodiversité (ex : création d’un réseau national entre la Ligue de protection des oiseaux et les réseaux d’agricultures biologique, durable et raisonnée).
Sur un budget de recherche total de 463 millions d’euros, l’Inra consacre près de 100 millions d’euros à l’étude de la biodiversité, soit 21 % de son budget. 14 000 personnes travaillent sur le sujet.

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