L’agriculture comme outil d’insertion

7 février 2013 - La rédaction 

Claire Genova est agricultrice à Voves, en Eure-et-Loir. Environnement et social constituent pour elle des valeurs fondamentales dans l'approche de son métier. Une démarche récompensée en 2012 par un prix des Femmes pour le développement durable.
 

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« Après 15 années passées en Afrique, j'ai repris en 1997 une exploitation familiale avec mon mari, aujourd'hui décédé, présente Claire Genova. L'exploitation de 118 ha certifiée en agriculture raisonnée est aujourd'hui conduite en assolement en commun avec un autre agriculteur. A côté des cultures traditionnelles de blé, pois et colza, se sont ajoutées des semences de betteraves à graine et des pommes de terre de consommation.

C'est cette production de pommes de terre qui m'a permis de concrétiser mon désir d'approfondir mon intérêt pour le côté social en agriculture car cette production demande beaucoup de main-d'œuvre, notamment pour le triage. J'ai donc été amenée à créer en 2001 un groupement d'employeurs s'appuyant sur l'emploi salarié agricole non qualifié dans le cadre d'un accompagnement social. Ce groupement fonctionne très bien avec 45 équivalents temps plein, 160 adhérents et 900 000 € de chiffre d'affaires ».

En 2007, la mutualité sociale agricole d'Eure-et-Loir, soucieuse de diminuer la précarité sur le territoire, s'intéresse à la démarche. « Nous avons alors développé le projet d'un jardin bio sur 4 hectares, adhérent au réseau national des Jardins de Cocagne, poursuit-elle. Cette association Soli-Bio, qui a débuté en 2010 et dont j'assure la direction à mi-temps, emploie 18 personnes en insertion en grande précarité et 4 personnes d'encadrement. De nombreuses passerelles existent entre cette activité de maraîchage biologique et le groupement d'employeurs. Les formations communes des salariés, le retour de compétence, la mutualisation des postes administratifs permettent des économies d'échelle et de moyens ».

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L'association Soli-Bio emploie 18 personnes en insertion, en grande précarité, et 4 personnes d'encadrement.


Cette initiative a été couronnée du prix 2012 des Femmes pour le développement durable, créé par le groupe Mondadori, avec le soutien de la Fondation Yves Rocher et remis par le journal Nous Deux. « Ce prix va nous permettre de consolider les activités de Soli-Bio afin d'atteindre notre objectif de 200 paniers de légumes vendus par semaine tout en s'appuyant sur nos trois valeurs de développement social et rural, d'économie solidaire et de respect de l'environnement », explique-t-elle. Il ne faut donc pas voir dans ce prix une revendication purement féministe… même si Claire Genova reconnaît  que ce prix est aussi un clin d'œil sur le sujet : « il est clair que dans un milieu très masculin, il faut parfois se battre beaucoup plus quand on est une femme. Mais cela se mène tout au long d'une vie. » Et de dynamisme, Claire Genova n'en manque pas.
 

Pour aller plus loin
– Le site du jardin Soli-Bio.
– Les Jardins de Cocagne sont des jardins maraîchers biologiques à vocation d'insertion sociale et professionnelle. A travers la production et la distribution de légumes biologiques, sous forme de paniers hebdomadaires, à des adhérents-consommateurs, ils permettent à des adultes en difficulté de retrouver un emploi et de (econstruire un projet personnel. Actuellement 120 jardins sont membres de ce réseau au niveau national.

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