L’agriculture périurbaine, levier de développement durable pour la filière plants

« La France est la première exportatrice de semences dans le monde, une filière d’excellence que nous devons pérenniser », a exprimé François Dubois, directeur régional Centre chez Semae, lors d’une conférence de presse organisée le 14 septembre. Diversification des espèces cultivées, réhabilitation d’anciennes variétés… de nombreux leviers d’action ont été présentés, pour développer une agriculture plus résiliente face au changement climatique. Mais lors de cette conférence, qui s’est déroulée à la ferme urbaine de la Prairie du Canal à Bobigny, c’est l’agriculture urbaine et péri-urbaine qui était mise à l’honneur.

Maintenir une production près des villes

Semae accompagne la Prairie du Canal depuis près d’un an (voir encadré).  Cette ferme urbaine est un bel exemple de ce que l’interprofession souhaite promouvoir, car elle produit des plants de semences potagères en agriculture biologique et certifiés Nature & Progrès, à deux pas de Paris. « Nous revendiquons une agriculture proche de la ville : alors que la production de plants et semences était très présente en Ile-de-France, elle disparait peu à peu avec l’urbanisation », a expliqué Swen Deral, co-fondateur de l’association La Sauge, pour Société d’agriculture urbaine généreuse et engagée, qui gère le lieu. Bien loin de considérer que l’agriculture urbaine suffirait à subvenir aux besoins de la ville, l’association souhaite plutôt valoriser un patrimoine, et montrer que l’on peut encore produire localement. « Nous sommes persuadés que l’agriculture que nous choisissons est le reflet de la société vers laquelle nous souhaitons évoluer », a ajouté Swen Deral.

(Re)connecter la population avec l’agriculture

Cultiver en ville, c’est aussi favoriser la reconnexion des citadins au milieu agricole. « Je viens ici pour me détendre et rencontrer des gens, a confié Indrani, bénévole à La Sauge depuis trois ans. J’explique aux jeunes comment récolter, et ensuite nous préparons le repas tous ensemble ». Car en plus de la pépinière qui produit les plants, la Prairie dispose de différents potagers utilisés à des fins pédagogiques. Formations pour la création de jardins partagés, ateliers pour des élèves de primaire, team building… tous les publics sont visés. « La Prairie est avant tout créatrice de lien social, autour de l’apprentissage d’un savoir-faire rudimentaire », affirme Swen Deral, fier d’accueillir notamment des personnes éloignées du monde du travail qui, selon lui, y donnent « un véritable sens à ce qu’ils font ».

Des plants et semences de qualité : le rôle de Semae

Suite à la signature d’un Contrat d’objectifs et de performances (Cop) avec le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, en décembre 2022, l’interprofession des semences et plants, Semae, a pour rôle d’accompagner les producteurs dans le respect des normes sanitaires et de traçabilité qui leur sont imposées. « Il faut que les producteurs puissent être capables de préciser l’origine, les éventuelles maladies contractées et la destination de leurs semences ou de leurs plants, indique François Dubois, délégué régional de Semae Centre. Nous évaluons aussi la capacité du personnel à réagir en cas de contamination. »