L’agriculture peut réduire ses émissions de gaz à effet de serre

29 novembre 2011 - La rédaction 

L’agriculture émet 14 % des gaz à effets de serre (GES) mondiaux, 30 % si l'on ajoute l'amont et l'aval du secteur. Plusieurs pistes existent pour les réduire. Elles ont été abordées lors du colloque « Agriculture et atténuation du changement climatique : quelles solutions techniques et économiques ? » organisé le 21 novembre à Agro Paris Tech. Claudine Foucherot, de la CDC Climat recherche, a analysé les secteurs concernés et les « potentiels d'atténuation ».

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D'un côté l'agriculture est émettrice de gaz à effet de serre et peut adapter ses pratiques pour alléger son bilan carbone. De l'autre, sa particularité réside dans un important potentiel de stockage du carbone dans les sols. (Photo : M.L.)

Moins de gaz à effet de serre en amont des exploitations
Au niveau mondial, les émissions de GES peuvent être diminuées en amont de l'agriculture. A commencer par les procédés de fabrication d'engrais, assez émetteurs. Le potentiel d'atténuation se situe principalement dans la diminution de la production, elle-même liée à la réduction de l’usage d’engrais minéraux.

Autre poste émetteur : la production d'aliments pour les animaux. On peut par exemple utiliser des aliments qui génèrent moins de méthane lors de leur digestion. Par ailleurs, fabriquer et transporter des aliments pour animaux génèrent des gaz à effet de serre. Une solution serait donc de privilégier les exploitations de type polyculture-élevage où l'aliment des animaux provient principalement des cultures fourragères de l'exploitation.

Enfin, convertir des forêts et des zones humides en terres agricoles dégage une quantité importante de GES. Trois type d'actions possibles pour les réduire : éviter la conversion en terres agricoles, reboiser les terres agricoles dégradées, mettre en place un système d'agroforesterie.

Réduire les émissions au cœur de l’exploitation
La France étant un grand pays agricole, elle contribue fortement aux émissions de GES. De nombreuses actions sont déjà entreprises pour les réduire.
Les cultures et pâturages représentent 39 % des émissions agricoles (hors amont et aval). Le dioxyde d'azote, NO2, constitue le principal gaz émis. Il se dégage lors de la fertilisation azotée organique et minérale, et à partir des déjections animales.
Limiter l’apport d’engrais, adopter une fertilisation raisonnée, intégrer des légumineuses et protéagineux dans les rotations, implanter des Cipan, ces cultures intermédiaires pièges à nitrates figurent parmi les pistes pour améliorer le bilan en matière de gaz à effet de serre.

L'élevage quant à lui est responsable de 37 % des émissions en France (hors amont et aval) avec deux sources : la fermentation entérique (méthane produit par les ruminants) difficile à réduire si ce n'est par une meilleure gestion de l'aliment comme l'apport d'aliments plus riches en acides gras polyinsaturés.

Séquestrer le CO2 dans le sol

En outre, le sol est capable de séquestrer le carbone. Pour favoriser la fixation du CO2 et réduire la quantité de CO2 de l’atmposhère plusieurs techniques existent : simplifier le travail du sol (travail superficiel, non-labour, …), convertir les cultures en prairies, développer l'agroforesterie, restituer au sol des résidus de cultures et des déjections animales, les engrais verts, …
Par ailleurs, dans l'exploitation, il est encore possible de réduire la consommation d'énergie pour les serres, le chauffage des bâtiments, le carburant pour le matériel pour laquelle de nombreuses techniques de réduction existent.

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