L’agriculture relève le défi !

12 décembre 2008 - La rédaction 

Alors que les charges d’exploitation s’envolent et entraînent une perte de revenu de moitié en deux ans, que les agriculteurs sont amenés à manifester pour leur pouvoir d’achat et que le ministre de l’Agriculture est obligé de « lancer un plan d’urgence », la question des leviers d’économies est plus que légitime. Depuis quelques années déjà, entre considérations environnementales et hausse des prix de l’énergie, les agriculteurs rationalisent la principale charge de l’exploitation : produits phytosanitaires, intrants, engrais et aliments du bétail. Ils ajustent, optimisent et régulent leurs apports au plus près de la rentabilité. Ce premier levier est donc, en théorie, déjà actionné.
Ce que l’agriculture commence à faire depuis quelques mois, par initiatives isolées, mais que le gouvernement est en train d’homogénéiser à travers le diagnostic énergétique, permet d’identifier un second levier d’économies potentielles : les consommations directes d’énergie (fioul, électricité, gaz). Rarement mises en cause pour une question d’habitude, ces dépenses représentent aujourd’hui la plus grande source d’économies rapi-dement possible. Une nouvelle politique se dégage pour le secteur agricole : face à une situation économique très incertaine, s’affranchir de l’énergie permet de concilier flexibilité et durabilité des exploitations agricoles.

DEFI ENERGETIQUE RELEVE

La dépendance énergétique des exploitations diminue progressivement à travers les économies réalisées et grâce aux énergies produites à la ferme. Même si la production attire bien plus souvent que les économies, l’encadrement agricole veille à alléger la facture énergétique des agriculteurs. Plus de 2 000 diagnostics ont déjà été réalisés et une animation s’installe sur le terrain afin de sensibiliser les agriculteurs à ce gisement d’économies à court et moyen terme. En regardant à l’échelle nationale désormais, avec un filtre plus climatique et environnemental, l’agriculture montre qu’elle est entrée de plain-pied dans le défi éner-gé-tique. Économies faites sur l’exploitation et affranchissement progressif des énergies fossiles mettent en valeur le côté citoyen, le caractère responsable des agriculteurs et du secteur.
Les gaz à effet de serre ont diminué de 11,7 % entre 1990 et 2007 dans le secteur agricole et sylvicole, à tel point que le potentiel de réduction le plus important se trouve désormais dans les transports et le résidentiel. Sur l’énergie consommée, de manière directe et indirecte, l’agriculture ne consomme que 4 % et continue à faire baisser ce chiffre. Et sur le terrain des énergies renouvelables, la première source est, et restera, la biomasse, qui remplira pour 60 % des objectifs européens de 2020 ! Alors, qu’on ne dise plus que l’agriculture est à la traîne… le secteur est branché !

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