L’agriculture, "une alliée" de la restauration des milieux

27 février 2009 - La rédaction 

Placer la restauration de la trame verte et de la trame bleue au cœur des enjeux

Jacques Trouvilliez, directeur du service patrimoine naturel au Muséum d’histoire naturelle, participe à l’étude scientifique sur la trame verte.

écologiques de ces dix prochaines années est une vraie chance pour le monde agricole. Car il s’agit de contrer l’emprise urbaine et le développement des infrastructures routières sur les terres arables, d’éviter ce grignotage, de maintenir les corridors de nature maîtrisée que tissent les agriculteurs sur leur terre. Bocage, haies, prairies, cultures, bords de rivières, cours d’eau et mares, sont autant de passerelles qui facilitent le déplacement d’espèces.
Ces fils verts et bleus rattachent les espaces naturels préservés, zone de conservation de la flore et de la faune. D’autant que, lorsqu’ils sont protégés, ils ne forment que 1,2 % de la surface en France. Autant dire un échantillon de nature.

Pour Jacques Trouvilliez, directeur du service patrimoine naturel au Muséum d’histoire naturelle, « l’agriculture est rarement un frein, c’est même une alliée pour restaurer les milieux, voire dans certains cas, pour préserver les équilibres. Les cultures sont des zones perméables à travers lesquelles passent les espèces alors qu’une route, une voie de chemin de fer ou une ville forment des barrières ». Le territoire français souffre de cette trop forte fragmentation. « Ce sont là tous les fondements de la trame verte et bleue sur notre sol», complète le scientifique. Tramer, c’est défragmenter. Il faut que les habitats naturels se connectent entre eux, pour qu’en cas de menace une espèce, qu’elle soit animale ou végétale, puisse se déplacer et trouver un autre refuge. Or parmi les menaces clairement identifiées figurent en tête de liste, les deux bêtes noires de l’agriculture: l’urbanisation et le changement climatique. Les intérêts communs rapprochent. La lutte contre la fragmentation et le changement climatique constituent bien les enjeux du volet biodiversité du Grenelle de l’environnement.
Un enjeu biodiversité auquel s’ajoute l’indicateur de qualité pour la seule trame bleue: «Bien évidemment, le maintien d’un pool de biodiversité dans les cours d’eau est intimement lié à leur qualité», complète Camille Barnetche, chef du département d’action territoriale et des solidarités interbassins à l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema).

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