Les applications mobiles se lancent dans l’affichage de l’impact environnemental de l’alimentation. Après le lancement par le Gouvernement d’une expérimentation sur l’affichage environnemental et la diffusion par l’Ademe et l’Inrae de la base de données d’impact Agribalyse, c’est désormais au tour des « applications mobiles citoyennes et acteurs de la restauration et de la distribution » de lancer leur « éco-score » le jeudi 7 janvier.
Suite du score carbone
ScanUp, Etiquettable, Yuka, Open Food Facts, Marmiton, FrigoMagic, Foodchéri et La Fourche se sont réunis pour définir un indicateur qui renseigne l’impact environnemental de l’aliment. A l’image du nutri-score, l’éco-score est une note sur 100 ramenée à une lettre allant de A à E. « L’éco-score est la suite du score carbone », explique Lucas Lefebvre, cofondateur de La Fourche. Pour construire cette note, le collectif s’appuie sur les résultats d’analyse de cycle de vie d’Agribalyse, qui compte pour 80 % de la note finale, et sur des « critères qualité supplémentaires » qui couvrent 20 % du score.
Six critères pris en compte
« La note ACV est complétée par des bonus/malus allant de -15 à + 20, continue François Martin, cofondateur de Yuka. Six critères ont été définis: les labels, la provenance des produits, la politique environnementale du pays producteur, les espèces menacées, la recyclabilité de l’emballage et la saisonnalité du produit. » Concernant les services rendus par l’activité de production alimentaire, comme la biodiversité et le stockage de carbone par exemple, « ils sont pris en compte à travers le label », justifie François Martin. La politique environnementale du pays producteur est quant à elle évaluée sur la base de l’indice de performance environnemental publié tous les deux ans par l’Université de Yale.
Le secteur agricole mitigé
« Cet éco-score ne rentre pas dans le champ de l’expérimentation nationale, car nous voulons rester indépendant », explique Shafik Asal, cofondateur de ECO2 Initiative et Etiquettable. Le collectif non, mais deux acteurs y participent : Yuka et Etiquettable. Du côté de l’expérimentation, cette initiative est vue positivement, comme un test en conditions réelles, pouvant alimenter la réflexion. Du côté des filières, Interbev, l’interprofession bétail et viandes, a déjà dénoncé « une opération publicitaire qui dessert l’information du consommateur ».