« La mortalité des abeilles est internationale. Dans tous les pays, le taux de mortalité est supérieur à un taux acceptable », précise Kim Bach Nguyen, chercheur à l'Université de Liège Gembloux. « Au niveau nation, le Plan de développement durable de l'apiculture permet d'établir des données fiables et incontestables. Le taux de mortalité des abeilles en France (23 %) est supérieur à ceux constatés dans les autres pays européens (14 %) », détaille François Gerster, inspecteur du CGAAER*. Qui ajoute qu'un Observatoire des mortalités des colonies et affaiblissements d'abeilles mellifères se met en place et pour affiner les données par région et selon les causes de mortalités.
Déclin des abeilles : causes multiples, solutions multiples
« Le déclin d'abeilles a plusieurs origines : pathologies, pollutions, manque de nourriture, climat… La réponse doit être également multiple et non focalisée sur une seule cause », insiste Kim Bach Nguyen. Le chercheur affirme également qu'il ne faut pas chercher les coupables du côté d'une seule catégorie professionnelle. « La société tout entière est coupable de la situation actuelle. Agriculteurs, apiculteurs, mais aussi tous les citoyens doivent se mobiliser pour préserver la biodiversité. Tout le monde peut agir. »
Faire bourdonner la PAC après 2020
« Formation et accompagnement technique, maintien et développement du cheptel, garantie des marchés et cours stables, présence de ressources abondantes et saines… sont les critères essentiels de réussite pour les jeunes apiculteurs », liste Frank Alétru. Vice-président du Syndicat national d'apiculture (SNA), il estime également nécessaire de revoir la PAC post-2020. Un point essentiel sur lequel s'accordent tous les intervenants. « Le verdissement de la PAC a tué la jachère apicole », regrette Philippe Lecompte, président du Réseau biodiversité pour les abeilles. Les agriculteurs multiplicateurs de semence expriment aussi le souhait de pouvoir à l'avenir remplacer les bandes enherbées réglementaires par des zones favorables aux pollinisateurs.
Création de la marque Miel de France
L'apiculture française fait par ailleurs face à une forte concurrence des miels d'importation. « Il y a un besoin d'indications claires de l'origine et le logo Miel de France doit permettre d'afficher la qualité de nos produits », souligne Mickaël Jacquemin, apiculteur dans la Marne. Alain Moyne-Bressand, député de l'Isère et organisateur du colloque, partage ce constat et invite à porter collectivement cette ambition de faire de la marque Miel de France un gage de qualité et de valorisation des productions françaises.
* CGAAER : Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux