L’association L214, en collaboration avec la SPA, mène depuis fin juin, des actions (opérations dans les magasins et pétitions) contre les conditions d’élevage des lapins en France. Cela ne plaît guère à la filière cunicole qui a tenté, en vain, d’interdire cette campagne.
Chaque année, plus de 400 millions de lapins sont élevés pour leur viande au sein de l’Union européenne, ce qui représente la moitié de la production mondiale. Rien qu’en France, on en tue 60 millions par an. La plupart d’entre eux sont élevés dans des cages disposées en batterie. L’association L214 juge inadmissible que « pendant toute leur vie, les animaux soient enfermés dans des cages exiguës au sol grillagé, source d’inconfort et de blessures aux pattes. Il leur est impossible de se dresser, bondir, fouiner, ronger, se cacher… ». Promiscuité et élevages intensifs sont à l’origine d’une utilisation très importante d’antibiotiques.
Pour L214, « il n’existe aucune législation française ni européenne pour protéger spécifiquement les lapins dans les élevages. C’est pourquoi, nous demandons à la Commission européenne d’élaborer une proposition de directive afin d’interdire les élevages de lapins en cages ».
Afin d’interdire cette campagne contre l’élevage de lapins en batterie, le Clipp (Comité lapin interprofessionnel pour la promotion des produits) a assigné en référé L214 et la SPA, arguant du préjudice économique porté ainsi à la filière. Le 10 juillet, le juge des référés a débouté le Clipp de l’intégralité de ses demandes. Pour Caroline Lanty, présidente nationale de la SPA et Antoine Comiti, président de L214, «les tentatives de censure d’organismes professionnels sont une aberration… s’ils n’ont rien à cacher ».