« Du pain local et de qualité ». C’est l’objectif que s’est fixé Hervé Fichter, artisan meunier, en reprenant la direction de la société « Le moulin de Clefcy », en 2011. Basée à Ban-sur-Meurthe-Clefcy (88), ce dernier fonctionne avec un contrat tripartite : il achète du blé chaque année à environ 40 agriculteurs de la coopérative « Groupement des producteurs de blé de Dieuze Morhange », puis revend sa farine à des artisans boulangers de la région. Les agriculteurs partenaires changent tous les ans, en fonction notamment de la qualité de leurs récoltes. Un contrat signé avec le moulin il y a un an et demi et qui doit durer au moins jusqu’à 2025, garantit aux agriculteurs un prix d’achat du blé. « L’objectif est que tout le monde réussisse à vivre de son activité », rappelle Hervé Fichter.
Un « blé de qualité » issu d’un cahier des charges strict
Le blé récolté auprès de la coopérative respecte un cahier des charges spécifique : il doit être produit dans le Parc Naturel Régional (PNR) de Lorraine, et ne doit pas avoir subi de traitement au stockage. Pour cela, le groupement d’agriculteurs a dû investir dans des silos refroidissants, afin d’empêcher la prolifération d’insectes. Mais, pour le moulin, la recherche de qualité ne s’arrêtera pas là. « L’objectif est de faire évoluer les pratiques, pour être plus exigeant. Bien sûr, il faut y aller progressivement », explique Hervé Fichter. Dans le futur, Le Moulin de Clefcy a pour ambition de certifier en bio une partie de la farine de la coopérative. Actuellement, la société vend de la farine biologique à un de ses clients boulangers, mais cette dernière vient du Bassin parisien. Le projet est donc de reproduire ce schéma à l’échelle du PNR de Lorraine. Hervé Fichter l’assure : « Le but est de tout faire localement. »
Une farine neutre en carbone
Le moulin de Clefcy, neutre en carbone depuis 2020, compte le rester. Pour cela, l’installation de panneaux électriques est prévue sur le site, ce qui permettraient de fournir 40 % de l’électricité utilisée. « L’objectif zéro carbone demande des changements permanents, explique le directeur du moulin, il faut l’adapter à l’évolution de nos actions. » Pour compenser le reste de ses émissions, l’entreprise participe à la plantation d’arbres dans la Meuse, en partenariat avec l’association Reforest’Action.