Transformer des huiles de friture en énergie renouvelable de proximité. L'initiative d'OléoDéclic, association marseillaise créée en 2011, a été récompensée le 13 octobre 2016 par les Lauriers de la fondation de France. Décernés chaque année à des projets durables et novateurs, ils leur apportent de la notoriété. Pour le plaisir d'Alain Vigier, directeur d'OléoDéclic : « Nous espérons que ça incitera d'autres utilisateurs potentiels à franchir le cap et à utiliser ce biocombustible. »
Collecte des huiles de friture usagées au restaurant Dos Hermanas, à Marseille.
|
Une alternative aux énergies fossiles
En 2015, l'association a collecté gratuitement 35 000 tonnes d'huiles alimentaires usagées (HAU) auprès d'une centaine d'établissements de restauration collective ou commerciale situés en métropole marseillaise. Un procédé simple de décantation et de filtration suffit à transformer ces déchets en biocombustible. Et a permis à l'issue de la collecte de chauffer 500 personnes dans deux écoles primaires, un incubateur d'entreprises et le bâtiment d'une collectivité.
L'arrêté du 24 août élargit les débouchés du biocombustible…
Une autre victoire a précédé ces lauriers : le 7 octobre, l'arrêté ministériel du 24 août autorisant l'usage de ce biocombustible dans des installations de plus de 100 kW était publié dans le journal officiel. Signe que le travail mené par l'association auprès du ministère de l'Environnement pour sortir les huiles alimentaires usagées recyclées (HAUR) du statut de déchet a porté ses fruits. « Cet arrêté ministériel va ouvrir de nouveaux débouchés pour le biocombustible issu de la valorisation en circuit court », affirme Alain Vigier : les chaudières collectives sont désormais accessibles. Jusqu'alors, la plupart des HAU collectées étaient dirigées vers la filière agrocarburant « au prix d'un impact environnemental fort », lié au transport sur de grandes distances et au nécessaire procédé de transestérification.