La Chambre d’agriculture du Cantal, le syndicat Jeunes Agriculteurs Cantal et l’association Landestini, qui œuvre pour dynamiser les espaces ruraux, ont initié un programme intitulé « Devenir agriculteur dans le Cantal », avec pour objectif d’aider les personnes en reconversion qui s’estiment trop éloignées de ce milieu. Cette initiative, qui devrait aboutir en septembre 2023, fait suite à un rapport de la Cour des comptes sur la politique d’installation des nouveaux agriculteurs et de transmission des exploitations agricoles, paru le 12 avril.
Le Cantal, une terre d’opportunités
Le Cantal, premier département producteur de bovins de la région Auvergne-Rhône-Alpes, est une terre d’opportunités pour de nouveaux exploitants agricoles. Le département compte 8800 actifs agricoles et cinq AOP fromagères (Cantal, Saint nectaire, Fourme d’Ambert, Bleu d’auvergne et Salers). Même si ce département fait partie des plus dynamiques du territoire français avec 180 installations par an, il doit faire face au renouvellement des générations en agriculture. Le Cantal recense 40 % de chefs d’exploitations de plus de 55 ans et la majorité n’ont, à ce jour, pas de repreneurs. « Devenir agriculteur dans le Cantal » a pour vocation de maintenir l’agriculture française et de favoriser une dynamique économique et entrepreneuriale.
12 à 18 mois de découverte, d’immersion et de formations
Le programme « Devenir agriculteur dans le Cantal » se veut le plus complet possible. Il comporte 12 à 18 mois de découverte, d’immersion, de formations et de réflexions riches. Le programme se décompose en quatre étapes. Tout commence par une découverte du milieu afin de déterminer les envies professionnelles et d’identifier les projets de la personne en reconversion. Une immersion dans le métier avec des accompagnants formés, via deux stages (un et trois mois), vient ensuite. L’idée est de commencer à avoir une vision plus approfondie de l’activité souhaitée. L’étape suivante permet de définir les grandes lignes du projet : type de production, zone géographique ou encore les montants d’investissements.
Pour finir, une étape optionnelle est proposée. Il s’agit de passer le diplôme BPREA, nécessaire pour obtenir certaines aides à l’installation. Néanmoins, le programme est modulable et adaptable. « Nous proposons des solutions à la carte suivant le projet de l’agriculteur », explique Gérard Vigier, responsable du programme au sein de la chambre d’agriculture. S’agissant d’un projet de vie impliquant toute la famille, les territoires (Conseil départemental, collectivités locales) sont mobilisés afin d’aider au mieux l’installation de la famille.
S’associer en agriculture
Pour contrer l’idée du métier de solitude, la majorité des agriculteurs privilégient les installations à plusieurs. La forme juridique, appelée Gaec (pour groupement agricole d’exploitation en commun), est celle que le programme préconise. Aujourd’hui, 27 % des exploitations agricoles utilisent ce type d’installation dans le Cantal. « Le message que l’on souhaite transmettre, c’est que la profession agricole de la région cherche des recrues. Un nombre conséquent d’exploitants vont partir à la retraite, ce qui va représenter un débouché important. Notre souhait est de mettre en avant cette forme sociétaire en GAEC qui correspond pleinement à un public qui n’a pas d’exploitation agricole, pas d’expérience en la matière ni de moyens financiers », explique Gérard Vigier.
La chambre d’agriculture du Cantal est en pleine communication sur ce projet. Elle est en train de recruter et de former ses futures équipes de formations. Son objectif est de pérenniser ce programme dans les années à venir.