Les jeunes ont-ils la même opinion sur l’agriculture que le reste de la population ? Pour répondre à cette question, l’association Agridemain proposait, le 27 septembre en marge de son assemblée générale, la relecture d’un sondage présenté par BVA en mai 2021, en isolant les réponses des moins de 35 ans et des moins de 25 ans. Si 71 % des Français affirmaient avoir une très bonne opinion de l’agriculture, cette proportion est moindre pour les moins de 35 ans (62 %) et les moins de 25 ans (56 %). Pour autant, les jeunes expriment le sentiment d’un secteur qui évolue positivement de manière plus marquée que la population moyenne (52 %), puisque 60 % des moins de 35 ans et 56 % des moins de 25 ans ont cette impression. « Il est aussi important de noter que 12 % des moins de 25 ans ont répondu qu’ils n’avaient pas d’opinion sur cette question, note Florence Gramond, directrice du département agriculture de BVA. Globalement, tout au long du questionnaire, les jeunes sont ceux qui admettent le plus volontiers quand ils ne savent pas quoi répondre. »
Des jeunes qui savent ce qu’ils veulent
BVA a également proposé aux sondés le petit jeu du choix entre deux propositions. Dans cet exercice, les jeunes se montrent légèrement plus ouverts à des renoncements pour le secteur, afin de progresser, que leurs aînés. Ils sont par exemple plus nombreux, à moins de 35 ans, à se dire prêts à renoncer à une partie de la production, et donc à l’exportation, si cela permet de produire plus de bio. De même, ils sont davantage opposés aux retenues d’eau, quitte à voir certaines cultures ne plus être implantées en France.
Le climat en tête des priorité
Selon Florence Gramond, il convient toutefois de ne pas conclure à de réelles divergences : les jeunes expriment globalement les mêmes opinions, avec une intensité plus ou moins forte. Sur certaines thématiques, les jeunes ne se distinguent d’ailleurs pas du reste de la population. En particulier, sur la préservation du territoire et de l’environnement, toutes les classes d’âge se rejoignent pour affirmer que l’agriculture « permet la bonne gestion des paysages et de la nature » (62 %), plutôt que de penser qu’elle « pollue avant tout » (13 %).
Les différences les plus notables entre jeunes et moins jeunes concernent moins l’appréciation du secteur que les grands défis qu’il doit relever. Les moins de 25 ans placent ainsi l’adaptation au changement climatique en tête de liste, à 49,3 % (soit 14 points de plus que la moyenne française, pour qui ce n’est que la septième préoccupation). Ils montrent également un attachement au bio très marqué (39,1 %, +9 points) et une envie de plus d’explications sur le métier (34 %, +14 points). À l’inverse, l’intérêt des jeunes pour les circuits courts est significativement plus faible que pour la population (35,2 %, -14 points).