Trois catégories de cultures sont principalement concernées : les fruits, les légumes, avec une valeur estimée à 50 milliards d’euros chacun, suivis par les oléagineux avec 39 milliards. Le ratio de vulnérabilité, défini comme le rapport entre la production dépendante et la production totale exprimées en valeur, varie largement selon les catégories de culture avec, pour les plus concernés, 39 % pour les stimulants, comme le café et le cacao, 31% pour les fruits à coque et 23% pour les fruits.
Selon l’Inra, les résultats montrent que, en cas de disparition totale des pollinisateurs, les équilibres alimentaires mondiaux seraient profondément modifiés pour les fruits, les légumes et les stimulants. «La production mondiale ne suffirait plus à satisfaire les besoins aux niveaux actuels. Les régions importatrices nettes comme l’Union européenne seraient plus particulièrement touchées», indique l’Institut agronomique. L’impact du déclin des insectes pollinisateurs a aussi été évalué du point de vue du consommateur : du fait d’une diminution de la production agricole et d’une augmentation des pris, la perte pour le consommateur serait comprise entre 190 milliards d’euros et 310 milliards d’euros.
L’Inra précise cependant que cette étude ne constitue pas une prévision puisque, d’une part, les estimations proposées n’intègrent pas les réponses stratégiques que les producteurs et les filières agroalimentaires adopteraient pour faire face à une telle disparition, et d’autre part, les calculs simulent une disparition totale et non un déclin graduel.
Certes, l’étude est encore perfectible, mais elle montre l’importance économique des pollinisateurs. «Le déclin des insectes pollinisateurs est une préoccupation majeure», insiste l’Inra. Il convient donc de chercher sérieusement les causes de ce dépérissement.