Tout comme l’agriculture, la sylviculture s’est attachée à développer une gestion durable de ses activités. Sur le plan international, le FSC (Forest Stewardship Council) a fait son apparition au début des années 90 afin de certifier la gestion durable des forêts. Jugeant les conditions d’adhésion de la démarche FSC prohibitives ou inadaptées à la petite propriété forestière d’Europe, il a été créé le PEFC (Programme Européen des Forêts Certifiés). Celui-ci répond à la volonté de non discrimination des petits propriétaires forestiers en proposant un niveau de certification non plus à l’échelle d’une propriété mais à l’échelle territoriale et régionale. Le PEFC se donne deux objectifs : – créer un cadre commun à l’ensemble de ses adhérents afin de promouvoir la gestion durable des forêts,– proposer aux consommateurs des produits certifiés et labellisés provenant de forêts gérées durablement.
Une garantie pour le consommateur
Jean-Luc Blanc-Simon, agri-sylviculteur dans les Landes s’est engagé dans cette démarche car “ayant développé une approche durable de mon activité agricole en pratiquant l’agriculture raisonnée, je ne pouvais négligé une approche environnementale sur mes 350 hectares de forêts.C’est la raison pour laquelle je me suis engagé avec le CRPF (Centre régional de la propriété forestière) dans une démarche de certification forestière Pan-Européenne (PEFC). Ce système de certification s’appuie sur un contrôle et une vérification de la mise en œuvre d’un cahier des charges strict de gestion durable (comprenant notamment des obligations sur le choix des essences de repeuplement, la limitation de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques, la protection des eaux et des sols…), par un organisme certificateur indépendant.”Espérons désormais que le citoyen saura orienter son acte d’achat vers les produits bénéficiant du logo PEFC afin de privilégier le développement durable des activités forestières…
Une démarche mondiale
PEFC est une démarche mondiale comptant 35 pays membres. PEFC est donc le plus important cadre de reconnaissance mutuelle entre les systèmes de certification forestière dans le monde.
En France, à l’heure actuelle, PEFC c’est : 30 % des surfaces forestières françaises (en grande majorité les forêts du domaine public), soit 14.000 propriétaires forestiers, soit 40 % de la production du bois français.
L’apposition du logo sur les produits à base de bois certifiés PEFC permet aux consommateurs et au grand public de pouvoir faire un choix qui contribue au développement durable des forêts.
La certification entre par le jardin
Attendue dans la maison, la marque PEFC pourrait bien faire son entrée sur les marchés de grande consommation, côté jardin. Premiers à se distinguer, les hyper Auchan qui viennent d’annoncer la commercialisation de quelque 2 millions de sacs de charbon de bois estampillés PEFC pour la saison 2006.
Même si les amateurs de grillades n’attachent pas forcément une importance majeure à l’origine de leur charbon de bois, la démarche d’Auchan mérite attention. En effet, la France reste le seul pays industrialisé à avoir encore une production de charbon de bois significative en raison notamment de ses ressources forestières. Et le fait qu’une part significative des 50 à 60000 tonnes de charbon de bois commercialisées chaque année bénéficie à terme de la marque PEFC contribue à ancrer la démarche de certification forestière dans la vie quotidienne de nos concitoyens.
Plus classique mais non moins significative est la démarche de Leroy-Merlin qui mise sur la demande saisonnière de mobiliers extérieurs pour lancer le premier salon de jardin certifié PEFC. Pour Marc Durand, responsable de la qualité filière-bois de l’enseigne, il s’agit “avec ce modèle en frêne, fabriqué en France, de proposer au consommateur une alternative aux meubles en bois exotiques.”
Fort de sa certification PEFC, cet ensemble en bois local désigné avec soin apparaît original à plus d’un titre. Jouant sur les attentes en terme de qualité et de respect de l’environnement, il se place astucieusement entre les meubles exotiques en teck, une essence aux qualités reconnues mais à l’utilisation de plus en plus controversée, et les produits en acacias ou en eucalyptus de plantations mais à la finition parfois douteuse. Reste à savoir si le consommateur est aujourd’hui en mesure de saisir toutes les subtilités de ce compromis !
Source : communiqué PEFC – 31 mars 2006