La démarche avait fait jaser, notamment dans le secteur agricole. Fin novembre 2018, le gouvernement lançait la plateforme glyphosate.gouv.fr dédié à la « sortie » de cette molécule des exploitations françaises. Sur la page d’accueil du site, un compteur recensait les fermes travaillant sans glyphosate, et celles engagées dans cette voie. Trois mois plus tard, ces chiffres restaient bloqués respectivement à 11 et 2. Pire : l’un des agriculteurs cités s’étonnait de sa « présence » sur ce site et exprimait son souhait de prendre ses distances… Certains membres de la majorité avait alors admis que la mise en ligne avait sans doute été un peu trop hâtive.
Mis en veilleuse pendant quelques mois, glyphosate.gouv.fr reprend des couleurs cet été. Les compteurs sont de retour, et ne concernent plus seulement l’arrêt du glyphosate. Le premier dénombre les exploitations engagées dans « une démarche reconnue de réduction des produits phytosanitaires ou de sortie du glyphosate » (plus de 45 000), y compris les fermes bio, ou en cours de conversion, elles-mêmes comptabilisées (plus de 41 000). Une carte permet de situer ces fermes.
Une approche plus « pesticides » que « glyphosate »
Contacté par Campagnes et environnement, le ministère de l’Agriculture précise les profils des quelques 4000 exploitations d’écart entre ces deux chiffres : des fermes certifiées Haute valeur environnementale (HVE), des fermes de lycées agricoles publics, des fermes Dephy. « C’est la première fois qu’une carte regroupant toutes ces données est accessible au grand public, souligne-t-on au ministère de l’Agriculture. Le compteur sera actualisé régulièrement. » Le site vise l’information du grand public sur la dynamique engagée par le gouvernement. Il rappelle notamment la création fin 2018 d’une « task force » dédiée, présidée par le préfet Pierre-Etienne Bisch, également coordonnateur interministériel du plan de sortie du glyphosate/plan d’actions sur les pesticides.
Le site déroule aussi les démarches « techniques » visant la substitution du glyphosate par d’autres solutions à travers une plateforme web plus « pro », co-alimentée par l’Association de coordination technique agricole (Acta), l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) et l’Institut national de la recherche agronomique (Inra).
Il y aura bien une « start-up d’État » dédiée au glyphosate
Autre précision : une « start-up d’État » va bien être mise sur pied. Un temps, le gouvernement a entretenu le flou sur ce projet, laissant même entendre en novembre que glyphosate.gouv.fr en était précisément l’incarnation. Cette start-up, dont la forme reste à préciser, « aura pour objectif de développer une solution numérique contribuant à impulser une dynamique engageant l’ensemble des acteurs agricoles, indique le ministère. Il s’agira de proposer un premier niveau d’information, de favoriser le travail en réseau (…) tout en informant sur les accompagnements possibles. » Elle recensera aussi les difficultés rencontrées localement et mettra en avant les solutions les plus adaptées au cas par cas. Un pré-projet est attendu d’ici un an.
#SortirDuGlyphosate ou #LeGlyphosateEstInnocent ?
Voici le retour de la carte #SortieDuGlyphosate sur le site https://t.co/ddx1PqeUJi
Une carte de sortie du glyphosate qui mélange #RéductionsDesPhytos , #bio et #Glyphosate#miniThread pic.twitter.com/wrfyJ2fZNY— Thierry Stokkermans (@ThierrySto) July 29, 2019