Lancé depuis quelques années sur différentes cultures comme le maïs, les salades ou encore le coton en Espagne, et même le melon, Biolice couvrait à peine 2 000 ha en 2004. Certains cahiers des charges de production demandent que cette technique soit appliquée.
Jalousement gardé secret par ses détenteurs, on sait tout de même que le procédé utilisé pour fabriquer le Biolice n’est ni microbiologique ni fermentaire mais seulement physique. L’innovation est ici fondée sur la combinaison de fractions de céréales et d’un polymère biodégradable. Et cette biodégradabilité est une des caractéristiques importantes du produit. “De façon générale, déclare Laurent Massacrier, ingénieur agro-matériaux et responsable de Biolice, le produit se désintègre totalement en une à deux semaines dans un terrain terreauté ou en deux mois environ s’il est seulement déposé sur le sol. Les conditions de biodégradation dans un sol n’ont rien à voir avec celles en compostage où les températures peuvent monter très haut. Dans le sol, l’action des micro-organismes et des méthodes de terreautage, la décomposition font en effet varier les conditions de dégradation. En ce qui nous concerne nous travaillons à l’obtention du label Bio-Soils qui est différent du label bio-compost.”
Comparé à la consommation mondiale de plastique (156 Mt en 2002), le marché du plastique biodégradable avoisine les 254 000 t dont seulement 25 000 à 30 000 t pour le film plastique. Et même si les perspectives de croissance existent (500 000 t d’ici 2007), elles ne sont pas exponentielles. On est toujours dans un marché de niche avec des capacités industrielles restreintes. “Côté prix, poursuit Laurent Massacrier, nous sommes bien sûr moins cher mais un agriculteur doit faire la comparaison de prix en intégrant les frais de retrait de collecte et de recyclage.”
Limagrain Céréales Ingrédients (LCI) est une filiale du Groupe Limagrain, premier semencier en Europe.