Pour Pierre Lenormand, responsable du dossier agriculture au MNLE, « le texte voté par les députés comporte une série d’annonces qui vont dans le bon sens, pour la biodiversité, la protection des eaux et les pratiques agricoles. Notons toutefois que le discrédit jeté sur « les processus intensifs de production », accusés en bloc de « faire peser des risques trop forts sur les milieux » nous semble à la fois excessif et insuffisant: Excessif, car on sait que si l’on veut, à partir de réserves en sols et en eau limitées, nourrir une population mondiale qui va augmenter de moitié d’ici à 2050, l’agriculture ne pourra se passer de pratiques intensives, au nord comme au sud. Insuffisant, car ce sont les modes d’intensification productivistes reposant sur le « forçage » chimique, hydraulique, génétique et mécanique qu’il convient en effet de remettre en cause. Le texte adopté ne répond qu’en partie à cette exigence, au reste peu ou pas argumentée. Par ailleurs, ce texte apparaît surtout comme un catalogue de bonnes intentions, trop rarement assorties de moyens juridiques et financiers. La réussite de ces objectifs passe par la définition d’une politique agricole nationale et européenne dont pratiquement tous les aspects (économiques, sociaux, réglementaires, financiers et même idéologiques) doivent être repensés. Les actuelles propositions de réforme de la Pac tournent le dos à cet objectif ».
Autant de sujets dont le MNLE débattra le 21 novembre à Reims, à l’occasion de son assemblée générale, intitulée « Construire un nouveau développement, pour des agricultures écologiquement intensives ».