Le réchauffement climatique augmente la biodiversité des pucerons

28 juin 2007 - La rédaction 
Les pucerons constituent une ressource alimentaire importante des écosystèmes et comptent parmi les principaux ravageurs des cultures en milieu tempéré. Les chercheurs de l'Inra (Institut national de la recherche agronomique) ont évalué l’impact du réchauffement climatique sur leurs populations.

Les chercheurs de l’Inra avec leurs partenaires(1), se sont appuyés sur l’exploitation des données du réseau européen Examine, mis en place dès 1968. Ils ont retenu pour ce projet 8 sites de piégeage représentant des situations biogéographiques contrastées : 4 sites français (Rennes, Colmar, Arras et Montpellier), 3 sites anglais et 1 site écossais. C’est le maintien continu de l’observation des populations de pucerons sur plusieurs dizaines d’années qui a permis aux chercheurs de l’Inra d’obtenir de tels résultats.

Ils ont montré que le nombre d’espèces de pucerons a augmenté très sensiblement au cours des 40 dernières années : en moyenne une espèce par an et par site étudié soit environ 8 espèces de plus par degré Celsius supplémentaire. Dans les 8 sites d’étude, 392 espèces de pucerons ont été identifiées, avec un nombre moyen d’espèces par site de 212. Les années à forte ou faible température correspondent en général à un nombre d’espèces respectivement fort ou faible. Autre point important, l’augmentation des températures favoriserait l’installation des espèces nouvellement introduites et stimulerait les espèces qui étaient auparavant rares et qui atteignent maintenant des niveaux détectables.

Une activité plus précoce
Le deuxième impact majeur du réchauffement concerne la date des premières migrations de printemps des pucerons. Les chercheurs ont noté que la période d’activité des insectes s’est allongée d’environ un jour par an en moyenne. Sur la quasi totalité des sites du réseau EXAMINE, l’avance des premières migrations varie selon les espèces et les sites d’un jour tous les 5 ans à plus de 3 jours par an, soit de 1 à 10 semaines depuis les 40 dernières années.

La base de données Examine recèle encore beaucoup d’information. Elle devra permettre de détecter des changements de distribution géographique des espèces (déplacement vers le nord) et de lier les différents types de réponses au réchauffement à leurs caractéristiques biologiques.

(1) Partenaires :
Consortium EXAMINE (http://www.rothamsted.bbsrc.ac.uk/examine/), Rothamsted Research, Institut Français de la Biodiversité, Agroclim, Météo France

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