Par ailleurs, le réchauffement climatique favorise une arrivée plus précoce du ravageur, ce qui entraîne une augmentation des risques d’infestations, ainsi qu’un développement d’une deuxième génération de pyrale, plus ou moins importante, dans les zones septentrionales. En outre, avec des vols plus précoces, les attaques peuvent commencer sur des maïs encore peu développés, plus difficiles à protéger.
En dehors du rendement, la pyrale peut également altérer la qualité des récoltes. Les dégâts sur épis favorisent en effet l’apparition de champignons tels que les fusarioses, dont certaines sont à l’origine du développement de mycotoxines. Une forte présence de ces dernières dans les récoltes pouvant entraîner des problèmes de santé chez l’homme et l’animal, des seuils maximum de contamination sont actuellement en discussion à Bruxelles, lesquels seront applicables dès juillet 2007. Ainsi, nombre de surfaces en France qui ne sont pas traitées actuellement contre la pyrale, car le risque sur le rendement est souvent sous-estimé, vont être concernées par le risque mycotoxines.
Le trichogramme : des atouts pour l’avenir
Le contexte de la lutte contre la pyrale du maïs se traduit par une pression parasitaire en évolution, une exigence croissante en matière de qualité sanitaire et une forte attente de la société et des pouvoirs publics pour limiter les risques des insecticides chimiques.
Dès lors, la méthode trichogramme (voir encadré ci-dessous) offre de nombreux atouts pour répondre aux attentes (y compris lorsque les maïs transgéniques seront développés). En effet, toutes les surfaces ne seront pas semées en OGM ; il y aura notamment les zones “refuges” et “tampons”, plantées de maïs conventionnel, qu’il faudra protéger.
La technique de traitement consiste en un lâcher manuel de capsules contenant les trichogrammes. Le produit est très bien indiqué pour les parcelles difficiles d’accès (présence d’obstacles tels que lignes électriques, tuyaux d’irrigation, …). Il est aussi particulièrement intéressant pour application dans toutes les zones sensibles au risque des produits toxiques (parcelles à proximité des cours d’eau, des habitations, ou encore avec présence de personnels, …).
Suite à une expérience de plus de 20 ans et une collaboration étroite avec de nombreux techniciens sur l’ensemble du territoire (notamment ceux des Services Régionaux de la Protection des Végétaux, d’Arvalis et de la distribution) Biotop, l’entreprise filiale du groupe coopératif InVivo qui produit les trichogrammes, propose aux utilisateurs les meilleures dates de lâcher des trichogrammes, en synchronisme avec le développement de la pyrale dans chaque région concernée.
La qualité, l’efficacité et la simplicité de mise en œuvre du produit permettront à ce moyen de lutte biologique de continuer encore son développement. Le Trichogramme constitue une alternative particulièrement pertinente pour une lutte anti pyrale efficace et respectueuse de l’environnement
Qu’est-ce que le trichogramme ?
Avec plus de 85 000 ha traités en 2005, la lutte biologique contre la pyrale du maïs avec le Trichogramme est devenue une méthode de référence. Utilisé chaque année par des milliers d’agriculteurs, le procédé proposé par Biotop (commercialisé sous les marques TR16 + et PYRATYP OPTI) constitue le seul cas d’utilisation d’un insecte auxiliaire pour la protection d’une grande culture. Les innovations apportées au cours des dernières saisons, lui confèrent des atouts particulièrement intéressants pour s’adapter au futur contexte dans lequel s’inscrira la lutte contre la pyrale.
Les Trichogrammes sont des « micro-guêpes » de toute petite taille (environ 0,5 mm) qui ont la particularité de parasiter les oeufs de la pyrale et de les détruire. A partir de ce constat, une méthode de lutte biologique efficace a été développée en collaboration avec l’Inra et appliquée depuis une vingtaine d’années. Elle consiste à produire des Trichogrammes en très grande quantité et à les utiliser en lâchers inondatifs dans des champs de maïs. Les Trichogrammes femelles vont pondre dans les oeufs de la pyrale. Ceux-ci sont détruits et n’éclosent pas… (donnant au contraire naissance à d’autres Trichogrammes qui chercheront à leur tour d’autres pontes). Les dégâts sur le maïs peuvent être ainsi évités sans avoir recours à des insecticides chimiques.