L’efficacité des certifications vertes en question

26 novembre 2015 - La rédaction 
« Conservation de la biodiversité et filières agricoles : au-delà de la certification ? » Une conférence était organisée sur ce thème le 24 novembre par l'Iddri*, la Chaire développement durable de l'école Polytechnique, et la Columbia Global Centers Europe. Les intervenants invités évoquent une efficacité assez faible…

« Une très faible part du marché est impactée par les démarches certifiées, explique Pierre-Marie Aubert, sociologue, chargé de recherche à l'Iddri au sein des programmes Agriculture et Alimentation et Biodiversité. Par ailleurs, la bataille entre différents standards entraîne une concurrence entre les organismes certificateurs. Ceci tend à abaisser le niveau d'exigences des cahiers des charges afin d'obtenir un plus grand nombre de certifiés. »
 

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Bastien Sachet, directeur du développement de The Forest Trust, dresse le même constat. « Les certifications et labellisations se basent sur le fait que le consommateur est prêt à payer plus cher un bien plus respectueux de l'environnement ou de meilleure qualité. Mais cela n'est vrai que dans quelques pays, pour une infime partie de sa population et pas pour tous les produits. » Par ailleurs, le consommateur se perd dans la profusion de labels qui existent. Les certifications ne font pas masse et ont donc un impact très limité sur l'amélioration de l'environnement.

Internaliser la préoccupation environnementale au sein des entreprises
Quelle solution alors, pour changer les choses ? TFT prône la mise en réseaux d'entreprises multinationales concernées par les problèmes environnementaux prêtes à s'engager avec un ensemble d'ONG qui accompagnent le changement et s'assurent que les promesses faites sont respectées. « Les valeurs de l'entreprise en faveur du développement durable ne doivent pas être externalisées dans une certification. Elles nécessitent d'être internalisées dans la politique globale de qualité de l'entreprise », suggère encore Bastien Sachet.

Une approche qui a fait ses preuves, avec la méthode HCS, High carbon stock, contribuant à l'arrêt de la déforestation. « Il y a une réaction en chaîne des entreprises qui s'engagent dans cette démarche. Ainsi aujourd'hui, dans les forêts tropicales naturelles, les bulldozers s'arrêtent en Asie, en Indonésie. En 5 ans de temps, nous avons obtenu une transformation à grande échelle et rapide. » Pierre-Marie Aubert tempère toutefois ces propos et s'interroge sur la place très importante accordée aux entreprises en matière de gouvernance, au détriment d'autres parties prenantes.

* Iddri : Institut du développement durable et des relations internationales

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