Les ministres de l’Agriculture de l’Union européenne conviés pour une réunion informelle à Annecy par Michel Barnier pour plancher sur l’avenir de la PAC après 2013 se sont tous entendus – qu’ils soient pour une plus grande régulation ou laisser les marchés gouverner les productions -, sur la nécessité de tout faire pour préserver l’environnement. Les vingt-sept ministres sans exception, ainsi que la commissaire Mariann Fischer Boel et le président de la commission de l’agriculture du Parlement européen, Neil Parish, ont insisté sur le fait que l’un des moyens pour rendre légitimes les subventions à l’agriculture était de mettre l’environnement au cœur des préoccupations de la Pac. Le document introductif à la réunion d’Annecy, préparé par la présidence française de l’Union, soulignait d’ailleurs que l’agriculture est « un acteur incontournable de la préservation des ressources naturelles, de la biodiversité, de la lutte contre les pollutions, mais aussi de la réduction des gaz à effet de serre ». Cependant, « cet objectif ne va plus de soi dans un monde marqué par le retour de la rareté », selon Paris. Car augmenter la production alimentaire pour nourrir la planète impliquera d’augmenter fortement la productivité de l’agriculture, alors que la préservation de l’environnement peut au contraire nécessiter de freiner cette même productivité.