L’environnement au cœur des métiers de l’agriculture

19 juin 2008 - La rédaction 
Il n'y a pas de hasard. C'est dans le cadre d'AgroSources 2008, qu'a été annoncée la création d'ici à fin 2008 d'un groupement d'intérêt scientifique (GIS) entre l'Inra et les instituts techniques des céréales, des betteraves et des oléagineux. Ce groupement aura pour mission de mettre en cohérence les recherches faisant le lien entre agriculture et environnement. Or, c'est bien sous le signe de la volonté de rassembler toutes les énergies sur le front commun de la recherche d'une agriculture parfaitement en phase avec les exigences de son temps que s'est déroulé AgroSources 2008, les 11 et 12 juin, à Saint Lupien dans l'Aube.

Quinze mille visiteurs, essentiellement des agriculteurs, ont pu entrer parcourir cinq pôles : environnement, effet de serre, système de cultures, agro-valorisations et coproduits pour l’élevage. Les parcelles de démonstration avaient été conduites pendant près d’une année par les techniciens et ingénieurs des chambres d’agriculture, instituts, négociant et coopératives régionales. Une façon de mieux de se connaître et de partager les préoccupations d’ordre général, en particulier, celles liées à l’environnement. Le bruit de fond sur les thèmes d’intérêt général prend de la consistance. Et permet d’adresser des messages plus forts et plus cohérents en direction des agriculteurs, certes, mais aussi, dans un deuxième temps, en direction d’un public plus large. Il faut bien semer avant de récolter.

Dans les parcelles, visites guidées en mini groupes

« Est-ce que tout le groupe est là ? »… Réponse affirmative du technico-commercial d’une coopérative picarde, Noriap, qui accompagne un groupe d’une vingtaine d’agriculteurs. Le principe de visites « guidées » des groupes d’agriculteurs dès leur arrivée permettait de suivre la logique de chacun des cinq ateliers présentés à AgroSources. Nous sommes là sur celui intitulé « Agriculteur, acteur de

l’environnement », décliné en plusieurs présentations. Celle-ci, illustrée par des parcelles d’essais et des posters, s’intitule « Protéger les cultures et respecter le milieu ». L’animateur développe en quelques minutes les pollutions possibles, eau, air et sol ; les moyens disponibles, ou non, pour les évaluer ; les causes les plus fréquentes ; les manières de réduire significativement les pollutions. Les agriculteurs écoutent avec attention, particulièrement les plus jeunes. Quelques commentaires fusent : « mais nous faisons notre métier correctement, et depuis toujours », lance un agriculteur. Sa réaction illustre la difficulté à engager le débat sur les questions de l’environnement, car, inévitablement, les agriculteurs se sentent en position d’accusé. « Avant il fallait faire cracher des quintaux, maintenant nous sommes des affameurs parce qu’on cultive pour les biocarburants, et des pollueurs. Mais nous savons parfaitement bien faire notre métier. Nous ne traitons pas inutilement. Au prix où sont les engrais et les phytos, de toute façon, on fait attention »…. Passer d’une attitude défensive à celle, plus sereine, d’un professionnel qui explique la réalité de son métier était un des messages sous-jacent de ce rendez-vous au champ, qui n’a laissé personne indifférent.

Au fil des stands

Parmi la soixante de stands qui présentaient de multiples initiatives, les distributeurs de la région qui se sont mobilisés autant dans la préparation que pour faire venir leurs clients et adhérents. Ils mettaient en avant leurs initiatives récentes.

“De la terre au pain”, sur le stand de la Scara.

Le stand de la Scara illustrait les démarches Agri-Confiance, les chartes de production Irtac-Arvalis, la certification Iso ou encore HACCP. Un cadre qui permet à cette coopérative d’Arcis-sur-Aube de se positionner sur des filières de qualité, tel le brasseur japonais Sapporo. Autre initiative, la création en cours de finalisation d’une filière locale, « De la terre au pain ». Dans le prolongement des démarches Agri-Confiance, la coopérative, le meunier Copaline du groupe Nutrixo et un boulanger troyen vont mettre sur le marché une baguette de qualité, tracée et du terroir aubois.

Un millier d’adhérents de la coopérative Champagne Céréales présents à AgroSources, c’est un joli score. Organisés en groupes de 50 le matin pour visiter les parcelles d’essais, ils passent ensuite par demi groupe sur le stand aux nouvelles couleurs de la coopérative.

Derrière le stand Champagne Céréales, présentation des moyens de mieux gérer les produits phytos : aire de rinçage, armoire phytos, Phytobac…
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<p>Objectif : tester en temps réel leur conformité avec le référentiel agriculture raisonnée à partir de treize questions, et recevoir quasi instantanément le résultat. Champagne Céréales, qui présente à l’occasion d’AgroSources son nouveau logo et signe désormais, « L’entreprise de la terre », est engagée depuis l’automne dernier dans la mise en place du référentiel agriculture raisonnée. « A ce jour, 300 agriculteurs ont réalisé le diagnostic sur leur exploitation, précise Pascale Gaillot, responsable communication. Ils seront au total 500 d’ici à fin 2008 ». La coopérative vise la certification de 1000 adhérents par an. </p>
<p class=Le stand Nouricia est entouré de piquets de couleurs, fichés dans le sol. Ils symbolisent différents couverts végétaux, l’un des axes de communication de la coopérative auboise, qui s’insère dans celui, plus global du Club Nouricia Agro Sol.

Ce club rassemble une cinquantaine d’agriculteurs passionnés par la conservation des

Nouricia, de la gestion des sols à la création d’un institut de l’agriculture durable.

sols, épaulés par un animateur Nouricia. Autre thème présenté, celui en cours d’élaboration avec Coop de France autour du développement durable. Et en prime l’annonce du lancement officiel imminente de l’Institut de l’agriculture durable, dont Nouricia est membre fondateur.

Catherine Deger

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