De nombreuses pistes
« Les solutions agro-écologiques candidates sont nombreuses » pour rendre plus durables les modes de production, expliquent les chercheurs Jean-Marc Blazy, Audrey Fanchone (Inra Antilles-Guyane)* et Philippe Tixier (Cirad-Pram Martinique)*. Culture de plantes de services en association ou en rotation avec la banane, intégration avec des systèmes d’élevage et recours à de nouvelles variétés figurent parmi les solutions. « Ces innovations ont été assemblées de manière cohérente en une vingtaine de prototypes de systèmes de production permettant de remplacer une gestion de la fertilité et des ravageurs qui est conventionnellement chimique, par une gestion plus durable, basée sur des régulations biologiques au sein de l’agro-écosystème. Nous avons ainsi identifié des options permettant de produire autant voire plus, tout en réduisant l’usage de pesticides de 25 à 50 % par rapport aux systèmes conventionnels. »
Un bémol : ces systèmes demandent généralement davantage de main d’œuvre et de savoirs. « Notre méthode d’évaluation nous permet d’identifier trois types de recommandations pour concilier performances économiques, respect environnemental et fortes probabilités d’adoption par les agriculteurs : le ciblage des prototypes par type d’exploitation, le soutien à l’innovation via des subventions découplées et la poursuite de l’organisation de filière autour d’une production à haute valeur ajoutée ».
Conclusion, pour Mme Bureau, agricultrice à Trois-Rivières (Guadeloupe) : « La banne des Antilles est la banane des droits de l’Homme ».
* Inra : Institut national de la recherche agronomique
* Cirad : Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement