Les Antilles ont la banane durable

16 mars 2011 - La rédaction 

Efforts dans le domaine social et environnemental : les Antilles françaises mettent en avant une filière banane exemplaire pour se différencier des autres origines. Une évolution accompagnée par la recherche agronomique. Avec la collaboration des chercheurs, de nouvelles pratiques culturales et des innovations techniques ont été adoptées. Et le bilan est plutôt encourageant : depuis 10 ans, les pesticides ont été réduits de 72 %, estime le Cirad*. Ce qui porte la filière Banane de Guadeloupe & Martinique parmi les moins consommatrices de pesticides au niveau mondial, de 5 à 10 fois moins que ses principaux concurrents sur le marché de l’Union européenne.

De nombreuses pistes
« Les solutions agro-écologiques candidates sont nombreuses » pour rendre plus durables les modes de production, expliquent les chercheurs Jean-Marc Blazy, Audrey Fanchone (Inra Antilles-Guyane)* et Philippe Tixier (Cirad-Pram Martinique)*. Culture de plantes de services en association ou en rotation avec la banane, intégration avec des systèmes d’élevage et recours à de nouvelles variétés figurent parmi les solutions. « Ces innovations ont été assemblées de manière cohérente en une vingtaine de prototypes de systèmes de production permettant de remplacer une gestion de la fertilité et des ravageurs qui est conventionnellement chimique, par une gestion plus durable, basée sur des régulations biologiques au sein de l’agro-écosystème. Nous avons ainsi identifié des options permettant de produire autant voire plus, tout en réduisant l’usage de pesticides de 25 à 50 % par rapport aux systèmes conventionnels. »

Un bémol : ces systèmes demandent généralement davantage de main d’œuvre et de savoirs. « Notre méthode d’évaluation nous permet d’identifier trois types de recommandations pour concilier performances économiques, respect environnemental et fortes probabilités d’adoption par les agriculteurs : le ciblage des prototypes par type d’exploitation, le soutien à l’innovation via des subventions découplées et la poursuite de l’organisation de filière autour d’une production à haute valeur ajoutée ».
Conclusion, pour Mme Bureau, agricultrice à Trois-Rivières (Guadeloupe) : « La banne des Antilles est la banane des droits de l’Homme ».

* Inra : Institut national de la recherche agronomique
* Cirad : Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement

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