Selon l’Inra, un réchauffement de 1 °C équivaut à un déplacement vers le nord de l’ordre de 180 km et en altitude de l’ordre de 150 m. Même si à l’heure actuelle, rien n’est encore observé concernant les déplacements géographiques des différentes cultures, l’hypothèse d’une modification profonde de la géographie du paysage est à retenir. On peut légitimement envisager, avec un réchauffement accru, une remontée de certaines productions et, pourquoi pas, l’introduction de cultures nouvelles dans le sud.
Le développement des grandes cultures étant avant tout lié aux températures, une modification de la vitesse de développement des plantes sera sans aucun doute observée. De même que le calendrier des semis, des traitements et des récoltes sera modifié.
Point positif, la hausse des températures stimulerait l’élaboration de biomasse grâce à la photosynthèse. Cela se traduirait par une augmentation notable des rendements. A la condition majeure de disposer d’une quantité d’eau suffisante.
Le stress causé par le changement climatique entraînera une plus grande vulnérabilité des plantes et des arbres à certains ravageurs et maladies. Les aires de répartition de certains ravageurs s’agrandiront.
Le réchauffement climatique peut accroître le risque de maladie des arbres
En observant des coupes d’arbres infectés, les chercheurs ont effectué une étude rétrospective de l’évolution de la maladie sur les trente dernières années. Ils ont ainsi développé un modèle décrivant l’influence du gel sur l’évolution des chancres. Ils ont montré que le froid hivernal limite le développement de la maladie. Un modèle permettant de prédire la survie du parasite en fonction des conditions climatiques a alors été mis au point, ce qui a permis l’établissement d’une carte du risque. Une nouvelle carte tenant compte du réchauffement climatique à venir est en cours d’élaboration. La zone de risque élevé y sera beaucoup plus étendue. (source Inra)
Par Pierre-étienne Bisch, président de Météo France
“En France métropolitaine, la température a augmenté d’environ 1 °C au cours du XXe siècle, contre + 0,6 °C à l’échelle planétaire. Cette hausse est d’autant plus marquée dans le sud du pays. Cette progression de la température moyenne s’accompagne d’une hausse des extrêmes. Ainsi, les jours de gel en plaine sont moins nombreux alors que les températures estivales les plus élevées augmentent. Les précipitations augmentent en hiver mais diminuent en été. Deux éléments prouvent à tout un chacun l’évolution du climat : le recul des glaciers alpins et la date de début des vendanges qui se décale. Quant aux événements extrêmes comme les cyclones et les tempêtes, des études sont en cours pour confirmer ou non les tendances pressenties.”