Les déchets organiques produisent de l’électricité

11 janvier 2007 - La rédaction 

La méthanisation consiste à produire de l’énergie à partir de matière organique. Placée dans un digesteur, cette dernière subit une série de réactions biologiques qui conduisent à la formation de biogaz et d’un digestat. Le biogaz, constitué à 60 % de méthane, est valorisé en électricité et/ou chaleur. L’électricité est revendue à EDF (plus intéressant financièrement que l’autoconsommation) et la chaleur peut se substituer à l’achat d’énergie fossile pour les besoins de l’exploitation et/ou être vendue à un tiers. Quant au digestat, composé de matière organique non biodégradable, de matières minérales (N, P, K…) et d’eau, il peut être épandu comme engrais de ferme, avec l’avantage d’être quasiment inodore.  /><br />
Plusieurs types de matières organiques issues de l’activité agricole peuvent alimenter le processus de méthanisation : déjections animales, résidus de cultures ou même cultures-. Très souvent, il s’avère indispensable, pour augmenter la rentabilité du projet, d’ajouter des cosubstrats tels que déchets d’industries agro-alimentaires, de collectivités, de restaurateurs… L’agriculteur perçoit alors un revenu supplémentaire pour leur prise en charge. Selon l’Ademe, le traitement par méthanisation de 10 % des effluents d’élevage produirait 0,2 Mtep (million de tonnes d’équivalent pétrole) d’énergie et réduirait les émissions de gaz à effet de serre de 1,7 Mtep CO2.</p>
<table width=Principe de fonctionnement d’une station de méthanisation du lisier  /></td>
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<div class=Recommandations pour envisager un projet de méthanisation
• Disposer de déjections en quantité suffisante et constante
• Disposer d’autres matières organiques (fumier, plantes énergétiques, déchets agro-alimentaires, déchets de collectivités…)
• Obtenir au total d’au moins 500 t de matière sèche par an de substrats
• Posséder un minimum d’ouvrage de stockage
• Avoir des compétences en mécanique et disposer chaque jour d’un minimum de temps (1/2 h à 1 h 30)
• Le projet doit être raisonné sur un minimum de dix ans

(Source : “La méthanisation à la ferme” coédité par Aile, Solagro, Trame et l’Ademe.)
Ardennes : Produire de l’électricité à partir du lisier /></span></p>
<p>Cherchant à diversifier son activité, le Gaec Oudet s’est lancé en 2003 dans un projet de méthanisation du lisier. Le permis de construire a été déposé en juin 2003 et les travaux réalisés au cours de l’année 2004. “Nous avons fait le maximum par nous-mêmes pour réduire les coûts, explique Nicolas Delaporte, l’un des associés. En tout, les démarches administratives et la construction nous ont demandés 3 000 heures de travail…” La station fonctionne depuis le 29 janvier 2005. Des issues de céréales servent d’appoint au lisier, notamment pendant la belle saison. Le biogaz alimente un cogénérateur de 30 kW. L’électricité est rachetée 7,87 c€/kWh par EDF (contrat sur quinze ans). L’objectif est d’atteindre 232 000 kWh annuels, soit 18 258 euros. La chaleur produite, de l’ordre de 160 kWh, est suffisante pour chauffer les deux maisons d’habitation des associés. “Au total, on estime que la méthanisation réduit par sept le pouvoir à effet de serre engendré par une exploitation”, rappelle Nicolas Delaporte. Le fonctionnement et la surveillance de la station demandent 20 heures de travail par mois. “Cela fait une activité rémunérée plus de 30 euros de l’heure”, calcule-t-il.</p>
<p>En Chiffres<br />
• Gaec de 180 ha dont cultures, élevage laitier et bovin viande<br />
• 29/01/2005 : mise en fonctionnement d’une installation de méthanisation à la ferme<br />
• Investissement de 201 400 euros dont 118 500 euros de subventions (Conseils général et régional, Ademe et Crédit Agricole du Nord-Est)<br />
• Frais financiers et maintenance : 125 800 euros étalés sur dix ans<br />
• Revenu (vente d’électricité, économie d’engrais, économie de chauffage) : 20 200 euros<br />
• Retour sur investissement prévu sur six ans</div>
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