« Les enjeux énergétiques montent en puissance dans le secteur agro-alimentaire »

En créant les trophées de l'énergie dans le secteur agro-alimentaire, Okavango-Energy souhaite avant tout valoriser les démarches de progrès engagées par les entreprises. Explications par Jean-Pierre Riche, P.d-g. de ce cabinet de conseil.

Montrer l'exemple pour diminuer l'empreinte énergétique des outils de production du secteur agro-alimentaire. En lançant cette année les trophées de l'énergie, le cabinet de conseil Okavango-Energy donne un plus grand écho aux démarches déjà engagées par ces entreprises. L'évaluation porte à la fois sur les bilans énergétiques, mais aussi économiques.

« Ces trophées sont avant tout motivés par la reconnaissance de l'engagement exemplaire des entreprises. Les lauréats pourront non seulement communiquer sur leur victoire auprès des partenaires, des consommateurs et dans la presse, mais aussi indiquer le trophée sur leurs sites. Nous réfléchissons à une signalétique forte pour témoigner de cette compétitivité économique et environnementale », explique Jean-Pierre Riche, P.d-g. de Okavango-Energy.

Performance énergétique mesurée depuis 4 ans
L'idée s'inscrit dans la continuité de l'observatoire de la maturité énergétique, initié par le cabinet en 2010 en partenariat avec l'Association nationale de l'industrie agro-alimentaire (Ania). L'énergie coûte environ 3 milliards d'euros aux entreprises de secteur, soit près de 3% du chiffre d'affaires de la profession. « Premier constat qui se confirme au fil des enquêtes : la prise en compte des enjeux énergétiques monte en puissance, souligne Jean-Pierre Riche. Pour mesurer cet effort, nous avons créé un indicateur spécifique, le « leanergy ». Il s'appuie sur la méthode 'lean', mise au point par Toyota dans les années 90 et dont le but est d'optimiser les coûts de production. » En dressant un bilan précis sur une même période, les industriels sont positionnés les uns par rapport aux autres et notamment en comparaison avec les meilleures références, de manière à définir des axes de progrès. L'enquête 2014 sera d'ailleurs révélée lors de la remise des prix.

Disparités entre secteur
Que révèle l'enquête réalisée en 2013 ? « La très grande majorité des entreprises ont enclenché des actions de maîtrise de leurs consommations énergétiques, puisque seulement 12% d'entre elles ne se sont pas encore mobilisées », poursuit Jean-Pierre Riche. Autre enseignement, la disparité entre secteurs : les industries laitières, celle des boissons et de la transformation des matières premières végétales ont le plus investi, elles sont aussi très consommatrices en énergie. L'image de marque d'une industrie plus propre joue aussi beaucoup pour les produits haut de gamme de type Champagne ou Cognac. Le secteur de la transformation de la viande est plus en retard, l'investissement pour rationaliser l'outil énergétique n'étant pas une priorité. Reste que réussir à maîtriser ses coûts énergétiques passe en priorité par l'implication de l'équipe en charge du dossier et par un engagement sur le long terme.