Les études sur la biodiversité se multiplient

13 novembre 2008 - La rédaction 

L’institut national de la recherche agronomique (Inra) a rendu public le 30 octobre au cours d’une conférence de presse une étude sur la biodiversité. Présente dans les orientations de recherche de l’Inra, celle-ci vise à valoriser et préserver les ressources biologiques et les écosystèmes terrestres et aquatiques, concevoir et mettre au point des systèmes de production durables mais également aménager et gérer l’espace et les paysages. Différents chercheurs de l’INRA se sont relayés pour exposer chacun différents axes de recherche : un inventaire et une cartographie nationale de la biodiversité microbienne des sols, l’identification d’espèces grâce à leur ADN, une possibilité d’évaluation de la biodiversité, l’évolution de la flore adventice du tournesol sur 30 ans ou encore une méthode pour mieux caractériser les prairies. Sur un budget de recherche total de 463 millions d’euros, l’Inra consacre toujours près de 100 millions d’euros aux études sur ou pour la biodiversité, l’équivalent de 21 % de son budget total.

Inventaire et cartographie nationale de la biodiversité microbienne des sols
Lionel Ranjard, du centre de Dijon a présenté,un programme ambitieux, ECOMIC-RMQS , qui doit analyser l’abondance et la diversité des microorganismes du sol en France. Les premiers résultats obtenus ont dévoilé la distribution de la densité de la diversité des communautés microbiennes du sol, l’influence significative de paramètres pédologiques et anthropiques sur la régulation de cette biodiversité mais également la corrélation positive entre diversité du paysage et diversification des communautés microbiennes. Ce programme de recherche devrait permettre à long terme de réaliser un inventaire de la biodiversité des sols français, mais aussi de mieux évaluer l’impact du mode d’usage des sols sur cette biodiversité.

Lancement d’une base de donnés sur l’identification d’espèces grâce à leur ADN
La base de données R-Syst vient de naitre. Elle sera opérationnelle dès 2009. pour  identifier rapidement les organismes vivants grâce à l’intégration des connaissances acquises à l’Inra sur les plantes et animaux importants pour l’agriculture et l’environnement. Une bonne occasion d’empêcher cette maladie mortelle des arbres de franchir les frontières mais également de comprendre quelle variété de moustique propage le chikungunya afin de surveiller le déclin des pollinisateurs. Ce défi s’avère possible grâce à la connaissance d’une partie de son ADN à la manière d’une empreinte digitale. Cette construction d’une base de données s’appuie notamment sur un réseau de laboratoires de l’Inra et d’autres établissements entretenant des collections d’organismes servant de références pour les identifications.

Différentes méthodes pour éclairer la diversité
Les économistes ont mis au point une étude comparative des instruments de définition et de mesure de la biodiversité sur lesquels peut s’appuyer la décision publique pour la politique de préservation. Trois méthodes ont dès lors été testées pour classer deux échantillons d’animaux du point de vue de la biodiversité. Tout d’abord, recenser le nombre d’espèces différentes contenues dans chaque échantillon. Seconde méthode : tenir compte de l’abondance relative d’une espèce et de son rôle dans l’écosystème. Selon sa place fonctionnelle dans l’ensemble, il est possible d’envisager pour chaque espèce un niveau seuil en deça de laquelle la santé de l’écosystème peut être perturbée. La dernière approche repose sur le dissimilitude entre espèces, notamment avec le distance génétique entre paires d’espèces.

Les adventices du tournesol ont évolué en 30 ans
Des cherches de Dijon en collaboration avec les services de la protection des végétaux ont analysés l’évolution sur 30 ans de la flore adventice du tournesol en France. De leur étude ressort une spécialisation de la flore présente dans cette culture, se traduisant par une baisse de la diversité fonctionnelle. Résultat de l’analyse des caractéristiques biologiques des adventices : les espèces favorisées par l’usage plus fréquent de cette culture présentent certaines similitudes biologiques avec le tournesol. Les espèces en progression sont de grande taille, sans mécanique de dispersion des graines, à longévité de semences élevée, à levée estivale ou indifférente, dont le pic de floraison et de production des semence se situent à l’été où à l’autonome. Une telle approche fonctionnelle aide à prédire quelles espèces constitueraient une menace d’invasion de la culture dans l’avenir.

Mieux caractériser les prairies multi espèces
Des chercheurs proposent une nouvelle méthode basée sur les types fonctionnels de plantes pour évaluer les prairies riches en espèces. Objectif ? Réaliser des typologies de prairies riches en espèces pour qualifier à la fois leur valeur d’usage agronomique et leur valeur environnementale. Les espèces et les familles de plantes ne sont alors plus listées mais appréhendés par leurs similitudes de comportement. Les traits biologiques des plantes et leurs caractéristiques agronomiques comme la productivité, la qualité mais aussi la temporalité de la production et la flexibilité d’utilisation sont ainsi reliés. Dans un contexte où la prairie prend un regain d’intérêt, cette méthode demeure une bonne occasion pour les exploitants de gérer leur ressource fourragère et aux agents de développement de mieux les conseiller.

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