« Les exploitants peuvent tout faire s’ils sont rémunérés pour cela » : Christiane Lambert, FNSEA

27 juillet 2017 - Laure Hänggi 
Pour Christiane Lambert, présidente de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), la baisse des coûts, les prix toujours plus bas ne vont pas dans le sens de produits de qualité et de respectueux de l'environnement. Selon elle, les États généraux de l'alimentation doivent avant tout contribuer à mieux rémunérer les producteurs. Entretien.

Campagnes et environnement : L’ouverture des États généraux de l’alimentation est apparu comme une grande messe. Pensez-vous qu’ils vont aboutir concrètement à une meilleure valorisation du métier d’agriculteur ?

Christiane Lambert, présidente de la FNSEA

Christiane Lambert : Il n’y a pas de raison. Le Président l’a promis. L’objectif est bien un meilleur prix pour les producteurs, durable dans le temps. Les agriculteurs souffrent, c’est injuste. La FNSEA aborde cet évènement de façon volontariste et décomplexée. Il doit concrètement aboutir à un retour sur le prix pour pouvoir moderniser les exploitations, investir dans le numérique… Nous attendons des décisions précises pour créer de la valeur. Des points de la Loi de modernisation de l’économie, LME, doivent par exemple évoluer. Par ailleurs, les États généraux vont être l’occasion de tout remettre à plat, qui produit quoi dans le monde, quels sont les pays référents en matière de sécurité alimentaire. La France a de nombreuses cartes en main sur le plan international. C’est une excellente initiative.

 

Campagnes et environnement : Comment abordez-vous la deuxième phase des débats sur des sujets plus large comme la santé, l’environnement, etc. ?

Christiane Lambert : Cette deuxième phase a trait à l’alimentation durable et pas uniquement à l’aspect santé. Les points qui nous semblent importants sont l’accès à une alimentation saine pour tous, l’éducation, la lutte contre le gaspillage, l’alimentation comme facteur de bonne santé, les antibiotiques, les résidus de pesticides… La France est d’ailleurs un excellent élève en matière de LMR, les limites maximales de résidus.
Nous souhaitons un débat objectif sur ces sujets et nous veillerons à ce que l’agriculture soit reconnue dans ce qu’elle réalise de bien en la matière. La baisse des coûts, les prix toujours plus bas ne vont pas dans le sens de produits de qualité. Là aussi, toute la chaine alimentaire sera interrogée. Les exploitants agricoles peuvent tout faire s’ils sont rémunérées pour cela.

4 commentaires sur “« Les exploitants peuvent tout faire s’ils sont rémunérés pour cela » : Christiane Lambert, FNSEA

  1. ” l’accès à une alimentation saine pour tous” : à quand l’analyse des mycotoxines pour les aliments bio notamment les vins et les jus de pomme ???

    Si les analyses sont obligatoires en agriculture conventionnelle et que les résultats peuvent être consultés , il serait intéressant d’avoir accès à des résultats de produits issus de l’agriculture biologique où les analyses ne sont pas prévues, pour que le consommateur puisse réellement faire son choix ?

    D’ici quelques décennies, on entendra de nouveau “Mais on nous a donc menti !!”

  2. ” l’accès à une alimentation saine pour tous” : à quand l’analyse des mycotoxines pour les aliments bio notamment les vins et les jus de pomme ???

    Si les analyses sont obligatoires en agriculture conventionnelle et que les résultats peuvent être consultés , il serait intéressant d’avoir accès à des résultats de produits issus de l’agriculture biologique où les analyses ne sont pas prévues, pour que le consommateur puisse réellement faire son choix ?

    D’ici quelques décennies, on entendra de nouveau “Mais on nous a donc menti !!”

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