Les indicateurs agro-environnementaux de l’OCDE livrent leur verdict

12 août 2013 - La rédaction 

L'OCDE a dévoilé fin juin un rapport sur l'évolution des pratiques agricoles et leur impact sur l'environnement. L'évaluation porte sur les 34 pays membres de l'OCDE entre 1990 et 2010 et s'appuie sur un ensemble d'indicateurs développés avec Eurostat et la FAO afin de contribuer à améliorer la mesure de la performance environnementale de l'agriculture.

Les indicateurs permettent de jauger les performances des pays membres sur 15 points*. Selon le rapport, l'agriculture utilise en moyenne 36% des terres et 44% des ressources en eau, « avec des répercussions importantes sur l'environnement. »

Les engrais mieux dosés, moins de phytos vendus
Les auteurs constatent une diminution des excédents d'éléments nutritifs agricoles sur la période 1990-2010, et des ventes de pesticides depuis 2000 (-1,1 %), notant néanmoins les limites de ce dernier indicateur (voir encadré). La France est l'un des pays où les progrès sont les plus importants, puisque les ventes de pesticides sont passées de 107 000 tonnes/an dans la période 1998-2000 à 68 000 tonnes/an dans la période 2008-2010.

L'agriculture en avance en termes de réduction des prélèvements en eau
Concernant l'utilisation de l'eau, les prélèvements pour l'usage agricole ont diminué de 0,5% par an au cours des années 2000, plus rapidement que la réduction des prélèvements totaux d'eau douce (-0,3 %). L'OCDE met également en avant la diminution de la superficie irriguée totale au cours de la même période (-0,3 %).

« L'agriculture est capable de relever les défis environnementaux futurs »
« L'agriculture produit également des externalités environnementales positives, par exemple la séquestration du carbone », rappellent les auteurs qui soulignent donc les progrès dans la gestion de la fertilisation, des pesticides, de l'énergie et de l'eau, en économisant ces intrants par unité de volume de la production. L'ensemble découle selon le rapport de modifications des pratiques généralisées, et bienvenues au moment où « une augmentation de la production agricole est prévue pour presque tous les pays de l'OCDE à l'horizon 2020. »

De la difficulté de déterminer les indicateurs
Dans certains cas, comme pour l'évolution des pratiques phytosanitaires, l'indicateur est choisi par défaut, comme le reconnait l'OCDE : « Faute d'indicateur disponible, la vente de pesticides reste la référence, bien que très indirecte. Elle ne prend pas en compte les niveaux réels d'exposition des écosystèmes ou de la santé humaine, qui dépendent d'autres facteurs comme la toxicité, la mobilité ou la persistance », admet le rapport.

* Production agricole, pesticides, qualité de l'eau, utilisation des terres agricoles, consommation d'énergie, ammoniac, agriculture biologique, biocarburants, gaz à effet de serre, cultures transgéniques, érosion des sols, bromure de méthyle, éléments nutritifs, ressources en eau, biodiversité.

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