En région, les initiatives se multiplient. La valorisation des produits et coproduits issus de l’activité agricole a le vent en poupe : le bois et les céréales deviennent chauffage, l’huile végétale sert de carburant et les effluents d’élevage se volatilisent en biogaz. “La biomasse représente un potentiel de 50 millions de tonnes équivalent pétrole, soit 15 % de l’énergie primaire nationale”, estime Michel Rochet, directeur de la direction clients de l’Ademe. Si ces utilisations sont techniquement réalisables, ce sont surtout les bilans énergétiques, écologiques, l’investissement net et l’acceptation sociétale qui entrent en ligne de compte. Les projets sont d’abord individuels et ciblent l’autoconsommation. Mais ces expériences deviennent encore plus intéressantes lorsque les autres en profitent. “Les énergies renouvelables, économes et durables doivent permettre aux agriculteurs de valoriser leur travail dans une économie locale et de créer des liens avec leurs concitoyens”, estime Pierre Daniel, président de l’association Aile. Des particuliers chauffent leurs maisons avec des plaquettes de bois ou des céréales achetées auprès d’agriculteurs voisins, des collectivités locales font de même pour leurs bâtiments, EDF rachète de l’électricité produite à partir d’effluents d’élevage…
Voici la vraie force énergétique de l’agriculture ! Surtout lorsqu’on sait qu’un habitant consomme en moyenne 1,5 tonne d’énergie fossile par an. Qu’au niveau mondial, 10 milliards de tonnes équivalent pétrole sont utilisées chaque année sous forme de pétrole, gaz ou charbon, dont 97 % destinées à des seules fins énergétiques.
Les initiatives agricoles se multiplient
Du vent, du soleil, de l’espace, de la biomasse… qui mieux que l’exploitant agricole, niché au cœur des territoires et producteur de matières premières, peut utiliser ces ressources naturelles pour produire de l’énergie ?