Les jachères, garantes de la biodiversité

11 janvier 2008 - La rédaction 
Impliquer un maximum d’acteurs, les réunir autour d’un projet commun, celui de la biodiversité: telle est la volonté du Réseau Biodiversité pour les Abeilles. Les jachères ont un rôle majeur à jouer dans la préservation des espèces de pollinisateurs.

Sur le terrain, afin de rendre sa démarche encore plus opérationnelle, le Réseau Biodiversité pour les Abeilles va bientôt proposer un outil à destination des apiculteurs. L’objectif est d’obtenir une estimation des besoins de surfaces en jachères apicoles en fonction de l’environnement des ruches, et donc de raisonner les lieux d’implantations en fonction des besoins.

 

Dans le cadre du Grenelle de l’environnement, le Réseau Biodiversité propose l’instauration d’une « Prime Biodiversité ».

Un taux de gel obligatoire à 0 % pour la campagne 2008
L’objectif du taux de gel obligatoire à 0 % est de gérer le stock européen de céréales face à une demande mondiale toujours en progression et de pallier une récolte européenne 2007 en baisse. Cependant les exploitants qui souhaitent conserver des jachères peuvent parfaitement le faire (dans la limite de 20 % des DPU). Les DPU jachères seront toujours activés par un hectare de jachère (ou un hectare de prairie). Par ailleurs, les 3 % de couverts environnementaux (règle de bonne conduite agricole et environnementale n°1), instaurés en 2005, restent obligatoires. Pour la campagne 2007-2008, chaque exploitation pourra reconsidérer l’affectation de cette surface initialement gelée. Le Réseau Biodiversité pour les Abeilles insiste sur l’intérêt de conserver une partie des jachères pour favoriser la biodiversité: jachères apicoles ou fleuries, mais aussi faune sauvage. En plus d’apporter des bénéfices environnementaux, elles participent à l’embellissement du paysage, et à la reconnaissance par le grand public des actions du monde agricole en faveur de l’environnement.

Une réglementation favorable au maintien des jachères
Le Réseau Biodiversité pour les Abeilles va proposer des pistes d’évolution de la réglementation des couverts environnementaux, pour que ces 3 %, qui restent obligatoires, puissent présenter un intérêt apicole même en bordure de cours d’eau (avec la possibilité d’implantation d’espèces légumineuses sur ces surfaces). Enfin, dans le cadre du Grenelle de l’environnement, le Réseau Biodiversité propose l’instauration d’une « Prime Biodiversité ». Celle-ci pourrait être versée aux exploitants agricoles qui prennent des initiatives concrètes en faveur de la biodiversité, au travers notamment de l’implantation de jachères apicoles ou de cultures pollinifères et nectarifères (tournesol, colza, luzerne, trèfles…). La question du financement de ces projets est cruciale.

Enfin, le Réseau Biodiversité pour les Abeilles s’ouvre au grand public et l’encourage à cultiver des espèces qui fourniront nectar et pollen aux pollinisateurs. À planter sans modération dans les jardins ou sur les balcons. Une rubrique du site internet du Réseau y sera dédiée à partir de début janvier. Dans cette rubrique « la biodiversité c’est l’affaire de tous », la multiplicité des gestes que peuvent réaliser les jardiniers en faveur de la biodiversité sera présentée: fleurs herbacées, haies, refuges à insectes ou nids pour les oiseaux, ou encore mesures d’entretien du jardin.

Des jachères bienvenues avant les frimas de l’hiver

Les prélèvements effectués cette année confirment l’attractivité des espèces présentes dans les mélanges conseillés pour les jachères apicoles. Les pollens des fleurs des jachères apicoles apparaissent dans 98 % des échantillons récoltés, et dans 72 % des cas en tant que pollen principal (> 1 % des grains de pollen ramenés). L’expérimentation de la Meuse a aussi apporté des résultats très intéressants, avec des jachères apicoles qui ont fourni aux colonies plus de 60 % du pollen collecté pendant la saison, alors qu’elles ne représentent que 0,6 % de l’aire de butinage des colonies suivies.

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