Les perspectives énergétiques de la France à l’horizon 2020-2050

31 octobre 2007 - La rédaction 
La Commission Énergie a rassemblé pendant plus d’un an les différents acteurs et partenaires concernés dans le domaine énergétique. Un rapport rassemblant les résultats de leurs travaux vient d’être publié. Les biocarburants y sont présentés comme ayant « le vent en poupe » mais pour lesquels « une rationalisation doit être opérée ».

Concernant les agro-carburants, le rapport rappelle que « le bilan concernant les émissions de gaz à effets de serre est mitigé, en particulier pour les filières utilisant une des ressources énergétiques fossiles dans les usines de transformation de la matière première agricole en carburant. Si leur développement s’opère aux dépens de prairies ou de jachères, cela pourrait alourdir ce bilan pour plusieurs années (diminution du stock de carbone du sol) ».

 />Le rapport en vient donc à conseiller de faire « une pause dans les investissements de production » des agro-carburants actuels, « jusqu’à l’émergence de biocarburants de deuxième génération, c’est-à-dire utilisant la plante tout entière, développement qui devrait mobiliser en outre de façon plus souple les surfaces agricoles ou forestières ».</p>
<p>La Commission Energie suggère donc de:<br />
• soutenir la recherche et le développement d’agro-carburants transformant la composante<br />
ligno-cellulosique des végétaux. « C’est important par rapport à la réalité de la biomasse qui sera disponible à l’avenir, dans laquelle la production forestière pourrait être mieux associée ».<br />
• tenir compte, parmi les critères de choix des filières, « des perspectives d’augmentation du rendement énergétique – ou des performances en termes de CO2 évité – à l’hectare ».<br />
• privilégier « le choix judicieux de la production (nouvelles espèces de préférence pluriannuelles pour éviter les impacts des intrants agricoles par exemple) plutôt qu’une ré-intensification forte des pratiques » pour  une meilleure maîtrise des impacts de l’agriculture sur l’environnement.<br />
• supprimer « le soutien fiscal (par le contribuable), qui coexiste avec l’obligation réglementaire existante d’incorporation (aux frais du consommateur) ».<br />
• tenir compte des surfaces cultivables disponibles. « Les productions énergétiques peuvent venir en concurrence de productions alimentaires ». La régulation des affectations des surfaces est donc posée.</p>
<div class=Principaux enseignements ressortant des travaux de la Commission Énergie

1- Une politique de l’énergie nouvelle, par son ampleur et sa pérennité, est indispensable pour réduire aussi rapidement que possible les émissions de gaz carbonique liées à la satisfaction des besoins énergétiques ;
2- La France doit convaincre l’Union européenne d’adopter une politique très volontariste de réduction des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2050, sur la base d’un partage équitable entre les Etats membres des efforts à consentir, et de faire partager sa stratégie aux différents pays développés ;
3- II est impératif d’engager, sans délai et avec détermination, des actions dans tous les secteurs afin de se placer vers 2020 sur une trajectoire vertueuse pour faire face aux différents scénarios à long terme (2050 et au-delà). De plus cet effort doit être poursuivi de manière durable dans le temps ;
4- Dans le même temps, compte tenu de la rareté de l’argent public, il convient de repenser l’arbitrage des dépenses publiques en privilégiant le soutien aux actions de recherche et développement plutôt que le soutien aux actions immédiates d’utilisation rationnelle de l’énergie ;
5- A l’horizon 2020, c’est essentiellement grâce à une politique vigoureuse de maîtrise de l’énergie et à une offre d’énergie continuant d’émettre peu de gaz à effet de serre (nucléaire, énergies renouvelables …) que l’on pourra se placer sur une trajectoire vertueuse ;
6- Une telle politique de réduction ne pourra réussir que dans la mesure où les collectivités territoriales seront pleinement associées et responsabilisées ;
7- Enfin, cette politique volontariste de réduction des émissions de gaz à effet de serre en France ne sera couronnée de succès qu’à raison de l’adhésion et de la participation de citoyens qui devront accepter de changer leurs comportements, notamment dans le domaine des transports et de l’urbanisme.

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