Le vendredi 12 mai 2006, à l’occasion du 60e anniversaire de l’Inra, avait lieu l’inauguration de l’Observatoire de recherche en environnement (Ore) sur la prairie en la présence de Marion Guillou, présidente directrice générale de l’Inra et de Gérard Gandemer, président du centre Inra Poitou-Charentes.
Ce dispositif expérimental est consacré aux prairies temporaires alternées avec des cultures céréalières. Il s’étend sur 25 hectares. Plus de 250 instruments de mesure reliés à des ordinateurs, évaluent les bénéfices environnementaux des prairies dans des conditions d’exploitation variées. Cette expérimentation se place dans le long terme, car sa vocation est d’étudier l’évolution d’écosystèmes sous l’action de l’homme pour au moins vingt ans. “C’est donc un changement d’échelle dans notre approche expérimentale”, a souligné Marion Guillou, dans son discours.
Un observatoire unique en Europe
Ainsi, ce dispositif unique en Europe, utilisant une échelle espace et temps d’un nouveau type, attire de nombreuses équipes de recherche françaises et s’ouvre à leurs homologues européens. Ceci afin de construire sur le long terme un réseau international.
En s’engageant dans ce programme, ces chercheurs souhaitent démontrer que le maintien ou la réintroduction des prairies dans les rotations avec des cultures annuelles préserve la biodiversité animale et végétale, gère la qualité de l’eau et la fertilité des sols.
Et cet enjeu est de taille puisque le tiers des surfaces continentales européennes est occupé par les prairies. Le dispositif a été financé par des fonds publics nationaux et régionaux à hauteur de 640 000 E réparti entre 2002 et 2006.
La mise en place du projet a nécessité un important travail préparatoire. La biodiversité a été évaluée (insectes, vers de terre, acariens, micro-organismes nitrifiants et dénitrifiants).
Les parcelles divisées en unités expérimentales subiront cinq interventions de base permettant de combiner des prairies de différentes durées (3, 6, 9 ou 20 ans) avec des séquences de trois ans de culture (maïs, blé, orge), ou avec une exploitation en pâturage ou en fauche. Pour chaque intervention, les paramètres du système sol-végétation-organismes résidents seront évalués et comparés.
Des collections d’échantillons de sol et de plantes seront ainsi conservées et archivées. Ce matériel permettra aux générations futures de chercheurs de réaliser des mesures avec des moyens analytiques nouveaux qui ne sont pas encore disponibles aujourd’hui.