Les scientifiques donnent leur avis

29 septembre 2009 - La rédaction 

Les marées vertes sont la nouvelle pomme de discorde entre les agriculteurs et la société en Bretagne. Le Conseil scientifique de l’environnement de Bretagne, le CSEB*, a rendu public le 24 septembre, à Rennes, un rapport sur l’état actuel des connaissances. Pour le Conseil, les agriculteurs doivent faire davantage d’efforts en

« Il faut privilégier les actions préventives à la source sur le facteur azote », Pierre Aurousseau, professeur à Agrocampus Ouest et président du CSEB.

matière de fertilisation. «La biomasse maximale atteinte annuellement est contrôlée par les apports d’azote et non par ceux de phosphore, explique Pierre Aurousseau, professeur à Agrocampus Ouest et président du CSEB. Les apports azotés des bassins versants bretons se faisant majoritairement sous forme de nitrates issus du lessivage des terres agricoles, on peut considérer que le nitrate d’origine agricole est l’élément nutritif qui contrôle l’intensité des marées vertes. Cette conclusion vaut également pour les autres marées vertes mondiales : lagunes de Venise et du delta du Pô, Chine, Danemark… » Selon le rapport, les fuites d’azote des bassins versants bretons sont en moyenne de 3 à 5 fois supérieures à la normale. « Il faut donc privilégier les actions préventives à la source sur le facteur azote », poursuit Pierre Aurousseau.

Réduire l’azote
Pour lui, les agriculteurs doivent allez plus loin dans la réduction de la fertilisation. « Dans le cas des marées vertes, les risques pour la santé, les pertes de bien-être des résidents et celles du secteur touristique justifient probablement d’imposer des plafonds de fertilisation plus bas, bien que cela occasionne des coûts au secteur responsable de la pollution. On peut alors penser que les producteurs s’orienteront vers d’autres systèmes de production»
Selon le CESB, le ramassage des algues vertes ont coûté 10 millions d’euros depuis 1990. «En revanche, le montant global des dépenses publiques engagées depuis cette même date pour réduire les impacts environnementaux de l’agriculture est plus proche du milliard d’euros, relève Pierre Aurousseau. Ce qui conduit à porter un diagnostic d’inefficacité des actions conduites. »

* Le CSEB est composé de 24 chercheurs issus d’Agrocampus Ouest, de l’Ifremer, de l’Inra, du CNRS, du Cemagref, des Universités de Rennes et de Brest, du CHU et de l’Ecole nationale de la santé publique.

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